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« Les agressions homophobes se multiplient en Pologne parce qu’elles sont tolérées par le parti au pouvoir »

Un collectif international d’écrivains et personnalités du cinéma – dont Margaret Atwood, Paul Auster, Judith Butler, Sophie Calle, Isabelle Huppert – appelle, dans une tribune au « Monde », le gouvernement polonais à cesser de cibler les minorités sexuelles.

Publié le 17 août 2020 à 16h36, modifié le 17 août 2020 à 16h42 Temps de Lecture 2 min.

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Tribune. Nous, soussignés, exprimons notre indignation face aux répressions dirigées contre la communauté LGBT+ (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et tous les autres) en Pologne. Nous souhaitons dire notre solidarité avec les militants et leurs alliés, qui sont détenus, brutalisés et intimidés. Nous voulons faire part de notre préoccupation quant à l’avenir de la démocratie en Pologne, un pays dont l’histoire est marquée par sa résistance admirable au totalitarisme et par sa lutte pour la liberté.

Le vendredi 7 août 2020, quarante-huit personnes ont été arrêtées à Varsovie – pour certaines de manière brutale – et détenues au motif qu’elles avaient participé à un rassemblement « illégal » et « violent ». En réalité, il s’agissait d’une manifestation pacifique en solidarité avec une activiste LGBT + prénommée Margot, qui avait été arrêtée pour avoir endommagé la camionnette d’un militant homophobe. Son groupe avait également placé des drapeaux arc-en-ciel sur des statues, notamment sur une statue du Christ.

Actes de résistance désespérés

Ces actions n’étaient ni du « hooliganisme » ni des « provocations », comme le prétendent les médias gouvernementaux polonais, mais plutôt des actes de résistance désespérés contre les discours de haine homophobes qui se multiplient dans les médias et au sein de la classe politique. La camionnette en question était l’un des nombreux véhicules de même type circulant dans les villes de Pologne et affichant des déclarations inadmissibles, en particulier celles assimilant l’homosexualité à la pédophilie et affirmant que les gays et lesbiennes sont la source de maladies et constituent une menace pour les enfants. Les efforts entrepris sur le plan légal pour mettre fin à cette campagne de haine généreusement financée n’avaient abouti à rien.

Le contexte plus large dans lequel s’inscrivent ces arrestations massives est marqué par l’utilisation persistante de la rhétorique anti-LGBT+ par les politiciens et les médias polonais, mais aussi par des attaques contre « l’idéologie LGBT » lors de la récente campagne présidentielle, précédées par l’établissement, dans de nombreux districts et municipalités, de « zones exemptes d’idéologie LGBT » en vue de prétendument défendre la sécurité des familles et des enfants. Il ne faut pas non plus oublier les violentes attaques de 2019 contre la marche pour l’égalité, à Bialystok.

Bouc émissaire

Les agressions homophobes se multiplient en Pologne parce qu’elles sont tolérées par le parti au pouvoir, qui a fait des minorités sexuelles un bouc émissaire sans se soucier de la sécurité et du bien-être des citoyens. Margot est donc bien une prisonnière politique, emprisonnée pour son refus d’accepter l’indignité.

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