Le portrait

Tom de Pekin, gay à dessein

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LGBT +dossier
Le plasticien pluridisciplinaire projette dans son art militant ses utopies (homo)sexuelles.
par Florian Bardou
publié le 4 mai 2021 à 19h57

Osons l’oxymore : voici un iconolâtre iconoclaste. Précisons : Tom de Pekin, 58 ans, voue un culte aux images – chez lui, il les collectionne et les accumule. Mais pour mieux les détourner, les subvertir. Il faut dire que le jeune homo de province qu’il fut, «caché, un peu honteux», en manquait sacrément «pour se construire au niveau de la sexualité». Alors, depuis, l’artiste s’est attelé à fabriquer les siennes : gouaches, sérigraphies ou vidéos queer, coquines et anticonformistes, histoire de combler le vide. «Si je suis face à une œuvre et que je peux avoir du sexe à l’intérieur, pour moi, c’est de l’art», ébauche-t-il un jeudi après-midi gris de la mi-mars. D’ailleurs, ce printemps, Tom de Pekin montrait vingt ans de «rêveries» homoérotiques dans l’«essentielle» Arts Factory, rue de Charonne (XIe arrondissement de Paris) – dont l’espace librairie accueille toujours les archives jusqu’à mai. La première grande rétrospective du plasticien, encore peu connu du grand public mais reconnu comme figure gay de l’art contemporain. Il donne aussi bien dans le dessin, la peinture que le cinéma expérimental. «J’ai pas de soucis avec le fait d’être vu comme un artiste pédé, assume d’emblée le dessinateur, Daniel Vincent de son état civil. J’ai jamais cherché à ne pas l’être.»

Dans l’arrière-boutique de la galerie parisienne, le dandy l

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