Sophie Delannoy, la nouvelle directrice trans à la tête du Refuge

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Sophie Delannoy a passé plus de 20 ans dans divers postes de direction dans un groupe de la grande distribution et a été magistrate au sein des tribunaux de commerce de Tours puis Lyon.

Sophie Delannoy est la nouvelle directrice de la Fondation Le Refuge - Linkedin

Sophie Delannoy, une nouvelle directrice ouvertement trans, a été nommée à la tête de la Fondation du Refuge après la démission en février de ses fondateurs, accusés de gestion défaillante, a indiqué lundi dans un communiqué le conseil d’administration.

Sophie Delannoy a passé plus de 20 ans dans divers postes de direction dans un groupe de la grande distribution et a été magistrate au sein des tribunaux de commerce de Tours puis Lyon. Elle a co-fondé en 2021 l’Association Trans Santé qui travaille à améliorer l’accueil des personnes transgenres par les professionnels de santé.

« De par son expérience professionnelle et humaine, Sophie, qui est une manageuse confirmée, contribuera activement à la restructuration et à la professionnalisation du Refuge », assure le président de la Fondation Michel Suchod, énarque et ancien député.

« Elle est chargée de fédérer et de maintenir un dialogue constant avec l’ensemble des équipes, bénévoles et salarié.e.s. Le focus qu’elle portera sur les jeunes accueilli.e.s sera l’axe principal de son action. Ensemble, nous allons oeuvrer pour un Refuge rénové, bienveillant et protecteur », ajoute-t-il.

« Quand j’ai fait ma transition, j’ai beaucoup reçu. Aujourd’hui, c’est à mon tour de donner en rejoignant la Fondation Le Refuge. L’objectif que je me suis fixé c’est de faire en sorte que les ressources qui sont mises au service de l’intérêt général par nos différents soutiens soient encore plus efficaces pour les jeunes LGBT+ », a souligné la nouvelle directrice.

Les deux co-fondateurs du Refuge, Nicolas Noguier, l’ex-président et son compagnon Frédéric Gal, ex-directeur ont démissionné après une polémique née en décembre dernier après une enquête fouillée de Mediapart sur la gestion interne.

Un audit partiel a ensuite pointé des « dysfonctionnements structurels (…) imposant une réaction forte et urgente », soulignant que cette fondation ayant connu une « forte croissance » reposait sur « un fonctionnement totalement artisanal ». Il relevait « un climat de défiance et un mal-être au travail d’une partie significative des acteurs » de l’association.

Une enquête préliminaire du parquet de Montpellier est par ailleurs en cours pour « des faits graves » après des plaintes d’anciens hébergés au Refuge (soutenus par l’association ADAR) visant l’ancienne direction.

Actuellement, 360 jeunes sont accompagnés, dont 207 hébergés.

Avec l’AFP