étudeUne majorité de sites pornos diffuserait les données de ses utilisateurs à des tiers

Par têtu· le 19/07/2019
sites pornographiques

Selon une étude menée aux États-Unis, 93% des sites pornographiques divulgueraient une partie des données de leurs utilisateurs à des tiers.

Les chiffres sont effrayants. À en croire une étude menée aux États-Unis par plusieurs chercheur.se.s et publiée le 15 juillet dernier, 93% des sites diffusant du contenu pornographique divulgueraient les données de leurs utilisateurs à des tiers, tels que Facebook, Google ou encore Cloudfare.

Selon le site spécialisé Zdnet, Elena Maris de Microsoft, Timothy Libert de l'Université Carnegie Melon et Jennifer Henrichsen de l'Université de Pennsylvanie ont examiné les données de 22.484 sites pour adultes avant "d'analyser leur code source". Sur tous ces résultats, ils ont réussi à extraire les politiques de confidentialité de 17% d'entre eux.

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Selon eux, ces politiques sont particulièrement complexes et donc pas forcément accessibles au grand public. "Elles ont été rédigées de telle manière que l'on pourrait avoir besoin d'une formation universitaire de deux ans pour les comprendre", apprend-t-on dans l'étude.

"Habitudes de navigation" et "préférences sexuelles"

"Les sites qui transmettent [les données] le font en moyenne sur sept domaines (...). Seulement 17% des sites utilisent une connexion chiffrée, ce qui peut permettre à des acteurs malveillants d’intercepter potentiellement les informations de connexion et les mots de passe." Une information particulièrement inquiétante.

Les trois chercheurs pointent enfin du doigt certaines incohérences. "Google refuse d'héberger de la pornographie, mais n'a aucune limite à observer la consommation de pornographie des utilisateurs, souvent à leur insu." Toujours selon Zdnet, ces entreprises auraient ainsi accès "aux habitudes de navigation et aux préférences sexuelles" des utilisateurs de ces sites X.

Comme le note le site Siècle Digital, ce type de pratique pourrait s'avérer très dangereux pour les personnes LGBT+, notamment celles résidant dans des pays où l'homosexualité est encore criminalisée.

Crédit photo : Shutterstock.