« Claudine à l’école », les bulles bies de Lucie Durbiano

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« Claudine à l’école » de Lucie Durbiano, adaptée du premier roman de Colette, raconte les premières amours d’une écolière pour son institutrice. Fidèle au roman, la BD aborde la bisexualité à travers le personnage charismatique de Claudine et de ses professeures. Komitid a rencontré son autrice lors du Festival International de la bande dessinée à Angoulême.

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Lucie Durbiano, sur le stand de Gallimard au FIBD pour une séance de dédicace - Fanny Evrard pour Komitid
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Claudine à l’école (Gallimard), de Lucie Durbiano, faisait partie des bandes dessinées en lice pour le Fauve d’or, prix du meilleur album du 46e Festival International de la bande dessinée (FIBD) finalement attribué à Emil Ferris pour Moi, ce que j’aime c’est les monstres (éditions Monsieur Toussaint Louverture). L’adaptation du roman de Colette, publié en 1900, suit l’année scolaire d’une écolière de 15 ans très sûre d’elle qui entame une relation avec son institutrice Aimée Lanthenay. Colette, au caractère bien trempé, fait une entrée fracassante dans le XXe siècle et dans le monde bourgeois parisien avec ce livre signé au nom de Willy, son mari, en faisant voler en éclat les conventions littéraires de l’époque. Autrice dans l’ombre de Willy, puis sous son nom propre des années plus tard, elle est aussi mime, actrice, connue pour sa bisexualité et ses amours libres, tout comme le sera son héroïne Claudine au fil des cinq romans qui lui sont consacrés.

Petites et grandes femmes

Colette et sa Claudine sont aussi impressionnantes et extraverties que Lucie Durbiano se fait discrète. « Je n’ai pas beaucoup l’habitude de rencontrer du public », sourit-elle timidement. L’autrice de 48 ans se faufile derrière le stand de Gallimard du FIBD pour une séance de dédicaces et s’installe aux côtés de Pénélope Bagieu et de ses Culottées. Cette BD, elle, met en lumière des femmes fortes oubliées par l’Histoire, que Colette aurait pu rejoindre si elle ne s’était pas déjà taillée sa propre place dans le paysage littéraire français. Lucie Durbiano découvre pourtant Colette avec des bribes des téléfilms Claudine d’Edouard Molinaro à la fin des années 70: « Je n’avais pas le droit de rester regarder, car il s’agissait de problématiques qui n’étaient pas de mon âge. J’ai donc passé un certain temps à fantasmer sur la suite de ce que j’avais pu apercevoir », s’amuse la bédéiste.

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