Clermont : il combat l’homophobie avec son film « PD »

Le réalisateur Olivier Lallart, 31 ans, a mis une part de lui-même dans son dernier court-métrage. Il le présente actuellement dans les cinémas de l’Oise.

 Clermont, ce mercredi. Olivier Lallart compte défendre son film « PD » pendant un an dans les festivals du monde entier.
Clermont, ce mercredi. Olivier Lallart compte défendre son film « PD » pendant un an dans les festivals du monde entier. LP/J.H.

    Il a écrit le scénario en une journée, habité par un sentiment d'urgence. « La parole homophobe se libère », se désole Olivier Lallart. Dans son court-métrage « PD », présenté ce soir au cinéma de Clermont (complet) avant d'autres dates gratuites dans l'Oise, le réalisateur de 31 ans a mis une part de lui-même à travers le destin du héros, Thomas, un adolescent attiré par un autre garçon. « J'avais besoin de faire ce film. »

    Un épisode du casting l'a conforté dans cette nécessité. Au lycée Roberval de Clermont, il recherche des figurants pour une scène de bal. Les adolescents se réjouissent de danser avec des filles. Puis Olivier Lallart leur détaille l'histoire. Les phrases du style « On va pas faire les PD monsieur ! » fusent alors. « Devant les profs, sans que cela ne choque personne, sans aucune réaction », se souvient-il.

    Défendre son film devant un public de scolaires

    Lui-même n'a pas souffert de discrimination pendant sa scolarité. Juste quelques « pourquoi tu ne sors pas avec des meufs ? » qui ont inspiré la première scène de « PD ». « J'ai découvert mon homosexualité tard. J'avais du mal à me l'avouer. Et aussi peur que le regard des gens change. Je viens d'un milieu rural, où ce n'est pas aussi évident qu'à Paris par exemple. »

    Olivier Lallart compte défendre son film pendant un an dans les festivals du monde entier. Il sera ensuite mis en ligne gratuitement sur YouTube pour toucher le plus grand nombre, comme avec « Parle », tourné avec les élèves du collège Jacques-Yves Cousteau de Breuil-le-Vert, qui approche des 3 millions de vues sur la plateforme de vidéo en ligne.

    Mais, dès la rentrée, Olivier Lallart espère surtout arpenter les établissements scolaires de l'Oise et d'ailleurs pour présenter son court-métrage et son message. Le réalisateur a hâte de retourner au lycée Roberval. « Beaucoup disent PD comme ils diraient bâtard. Il n'y a pas forcément de haine derrière. Mais cela reste difficilement supportable. »

    Projections gratuites ce dimanche au Majestic, à Jaux (20 heures), le vendredi 28 à 20h30 au cinéma de Clermont et le samedi 29 à la Remise, à Ansauvillers (20h30).