CINÉMA - Un espoir pour les victimes de thérapies de conversion. Le Parlement a adopté définitivement, ce mardi 25 janvier, une proposition de loi LREM visant à en faire un nouveau délit inscrit dans le Code pénal. Ces “thérapies” censées imposer l’hétérosexualité aux membres de la communauté LGBT+ seront passibles de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Pour mieux comprendre à quoi ressemble une thérapie de conversion, Le HuffPost revient sur un film Netflix édifiant ayant abordé cette thématique: Boy Erased. Sorti en 2018, le long-métrage de Joel Edgerton raconte l’histoire vraie du coming out de Jared Eamons, fils d’un pasteur baptiste envoyé dans un centre pour “guérir” de son homosexualité. Nicole Kidman et Russell Crowe incarnent les parents de cette famille américaine religieuse, déstabilisée en apprenant que leur enfant est homosexuel.
Jared Eamons, incarné par Lucas Hedges, subit alors une thérapie de conversion et découvre les sévices infligés aux homosexuels. Ils vivent un véritable enfer, jalonné par les violences physiques et verbales, l’exorcisme, les traumatismes et les questionnements identitaires. Jared Eamons est empêtré dans un conflit intérieur, et contraint de faire le choix entre les “valeurs” de sa famille et son attirance pour les hommes. Une fois dans le centre, le jeune homme entre en opposition avec le responsable et se familiarise peu à peu avec sa véritable identité.
Une pratique pernicieuse en France
Ce long métrage est une adaptation de Boy Erased: A Memoir of Identity, Faith, and Family, un livre de Garrard Conley paru en 2016. L’auteur raconte l’enfer qu’il a vécu au sein du programme “Love in action”, alors qu’il n’avait que 19 ans. Il a participé au tournage de Boy Erased, et y apparaît même en tant que figurant.
L’histoire de Garrard Conley rappelle que les thérapies de conversion étaient monnaie courante aux États-Unis, où près de 700 000 personnes ont subi cette pratique selon une étude du Williams Institute en 2018. Apparues dans les années 1970 en Amérique du Nord, ces thérapies sont encore plus pernicieuses sur le territoire français.
Une enquête menée par les journalistes Jean-Loup Adénor et Timothée de Rauglaudre en 2019 avait révélé l’existence de “thérapies” cachées dans l’Hexagone. L’homosexualité, décrite comme la cause du mal-être, y est combattue par des prières de délivrance ou de l’exorcisme. Ces violences psychologiques laissent des traces sur la vie des victimes, et seront donc bientôt reconnues comme des délits.
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