« Alien Crystal Palace », le nouveau film d’Arielle Dombasle, en trois mots

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Actrice, chanteuse, réalisatrice et scénariste, Arielle Dombasle revient devant et derrière la caméra avec « Alien Crystal Palace ».

« Alien Crystal Palace »

Alien Crystal Palace, le quatrième film d’Arielle Dombasle, réalisatrice, sera sur quelques écrans mercredi prochain. Elle le reconnait elle-même, le titre a été trouvé par son complice (co-scénariste et co-tête d’affiche) Nicolas Ker en lançant une fonction « random title » sur son ordinateur. Décodage en trois mots.

Alien

Elle l’a chanté en duo avec Philippe Katerine, Arielle Dombasle est « extraterrestre ». L’ex-égérie d’Eric Rohmer a toujours mené sa carrière sans se soucier du fameux « qu’en dira-t-on », assumant son excentricité dans la musique, au cinéma comme dans le studio des « Grosses Têtes » de Laurent Ruquier sur RTL. Ici, elle incarne Dolorès, une réalisatrice en vue très portée sur les jeunes femmes et les évanouissements. Le film aussi est un alien, mêlant ésotérisme et philosophie, Livre des morts des Anciens Égyptiens et figure platonicienne de l’Androgyne qu’Arielle Dombasle définit comme « l’alliance amoureuse parfaite de deux êtres, quel que soit leur sexe. Il s’agit en fait de la recherche de l’autre qui formera, avec soi, l’identité complète et profonde. Est-ce un homme ? Est-ce une femme ? En tout cas c’est l’autre ! C’est l’idéal de l’amour, celui qui vous révèle. La question du parcours amoureux par lequel on passe pour arriver à cette osmose existentielle… ».

Crystal

Tout est fragile comme le cristal d’un lustre ancien dans ce film qui brasse les styles dans un savoureux mélange de baroque, de gothique et de camp. Un film fragile, sincère et fauché pour une réalisatrice qui se voit volontiers, et en toute transparence, comme une équilibriste sur le fil du bon goût. Série B ? Série Z ? Nanar ultime ? Dombasle le sait, certain.e.s vont se moquer, mais elle s’en fout : « Quant à ces histoires de premier et de second degré, ma réponse c’est qu’il faut être funambule. L’humour, la dérision sont des copains, c’est une façon de ne pas être aveugle à soi-même par principe et de rester des énigmes à nos propres yeux. Comme dit un proverbe chinois : On a besoin de têtes brûlées pas de moutons ».

Palace

Si le film est fauché, tourné en très peu de temps, Arielle Dombasle l’a voulu « littéraire et épique », ce qui a nécessité la recherche de lieux de tournage signifiants et luxueux, prêtés gratuitement et un tournage en mode « guérilla », sans autorisation que ce soit à Paris, à Venise ou à Tanger : « Je me suis faite arrêter maintes et maintes fois », précise-t-elle ! Côté casting, la réalisatrice a choisi le haut du panier, guidée par l’amitié et l’admiration : Michel Fau, « le plus grand acteur contemporain », Asia Argento, « la figure du féminin révolté » ou encore l’enfant de la « Nouvelle vague », Jean-Pierre Léaud lui-même, dans le rôle improbable du Dieu Horus. Tout a été pensé pour faire de ce film un écrin irréel, un palace ouvert aux quatre vents dans lequel chacun pourrait entrer et trouver un peu de ce qu’il a envie d’y trouver.