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Le film queer Joyland finalement autorisé à être projeté au Pakistan

La diffusion du film au Pakistan avait été autorisée en août par le Bureau de la censure cinématographique. Mais le ministère de l'Information était revenu sur cette décision, après les protestations de groupes islamistes.
La diffusion du film au Pakistan avait été autorisée en août par le Bureau de la censure cinématographique. Mais le ministère de l'Information était revenu sur cette décision, après les protestations de groupes islamistes. Condor Films

Récompensée à Cannes et en lice pour les Oscars, l'histoire d'amour d'un homme marié et d'une femme transgenre était dans le collimateur du ministère de l'Information.

Le film pakistanais Joyland, qui raconte l'histoire d'amour d'un homme marié et d'une femme transgenre, a finalement été autorisé mercredi à être diffusé dans son pays, l'autorité de la censure annulant une interdiction imposée par le gouvernement sous la pression de partis islamistes. Le film de Saim Sadiq, qui a obtenu le prix du jury Un certain regard et la Queer Palm, récompense LGBT, en mai à Cannes et représentera le Pakistan aux prochains Oscars, devait sortir vendredi dans son pays.

La diffusion du film au Pakistan avait été autorisée en août par le Bureau de la censure cinématographique. Mais le ministère de l'Information était revenu la semaine passée sur cette décision, après les protestations de groupes islamistes, en estimant que le film contrevenait «aux normes de décence et de moralité». Face aux critiques, le gouvernement a ordonné que le Bureau de la censure réexamine la question. Celui-ci a finalement décidé mercredi que le film pouvait être diffusé dans le pays.

«Il n'y a aucune entrave de (notre) part à sa diffusion», a déclaré mercredi soir à l'AFP Muhammad Tahir Hassan, le chef du Bureau de la censure. «Les distributeurs peuvent diffuser le film à partir de demain (jeudi) s'ils le souhaitent.» Joyland raconte l'histoire du fils cadet, marié, d'une famille pakistanaise placée sous l'autorité d'un patriarche, qui tombe amoureux d'une truculente meneuse de revue transgenre dans un cabaret.

Leur liaison expose l'hypocrisie des relations dans une famille multi-générationnelle, où la sexualité est taboue, et l'affrontement entre modernité et tradition. Bien que leurs droits soient a priori protégés par la loi, la plupart des personnes transgenres au Pakistan sont forcées à vivre en marge de la société, devant souvent mendier, danser lors de mariages ou se prostituer pour pouvoir survivre.

En 2009, le Pakistan, un pays de culture conservatrice et patriarcale, a été parmi les premiers au monde à légalement reconnaître un troisième sexe. Puis en 2018, il a adopté une loi accordant aux personnes transgenres le droit de déterminer elles-mêmes leur sexe sur tous les documents officiels et même d'opter pour un mélange des deux.

Mais ces avancées et toutes les tentatives de mieux protéger encore les droits des personnes transgenres au Pakistan ont fait l'objet d'une féroce résistance des partis islamistes qui dénoncent l'intrusion de valeurs occidentales. L'interdiction décidée par le ministère de l'Information avait été vivement critiquée par les militants transgenres.

Le film queer Joyland finalement autorisé à être projeté au Pakistan

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8 commentaires
  • anonyme

    le

    Personne n’est épargné...

  • calvinist

    le

    Dans tout le sous continent indien, il y a des transgenre partout, les hijra.
    Ils demandent de l'argent aux conducteurs aux feux rouges et ils vendent leur corps.
    C'est culturellement totalement accepté, personne ne les embête.

  • Le GateauSousLaCerise

    le

    Ce monde SANS NOUS : les lgbt.
    MOINS FUN ?
    Non ?

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