mariageBenjamin Griveaux : "Le mariage pour tous ne sera remis en cause sous aucun prétexte"

Par Rozenn Le Carboulec le 08/01/2019
Benjamin Griveaux

Va-t-on devoir subir un énième débat sur le mariage pour tous ? Entre les résultats de la consultation du Conseil économique, social et environnemental (Cese), le "grand débat national" qui s'annonce et l'évocation d'un référendum d'initiative citoyenne à ce sujet, on peut légitimement le craindre. TÊTU a posé la question au porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux.

Chantal Jouanno a affirmé, ce lundi 7 janvier sur Europe 1, que l'abrogation de la loi Taubira pourrait être abordée dans le cadre du « grand débat » qui fait suite aux manifestations des gilets jaunes et qui débute le 15 janvier. Vous le confirmez ?

En aucun cas. Ce sujet ne fait absolument pas partie des quatre thématiques retenues pour Le grand débat national qui s’ouvre jusqu’en mars : transition écologique, fiscalité et dépenses publiques, démocratie et citoyenneté, organisation des services publics.

Vous avez assuré, dans une interview à 20 Minutes, à propos du RIC : "Il faut des garde-fous car un référendum doit rechercher l’intérêt général, et non être la voix des intérêts particuliers ou des lobbies. Je ne veux pas de RIC sur la peine de mort, l’IVG, ou le mariage pour tous". Mais quels garde-fous prévoyez-vous exactement, dans le cadre d'un éventuel RIC, tout comme du "grand débat national" qui se profile ?

Les garde-fous, c’est nous ! C’est l’élection de 2017, c’est le suffrage universel, ce sont les Français qui ont élu Emmanuel Macron : un démocrate, un progressiste, un défenseur acharné de la République et de sa stabilité. Il y a des droits fondamentaux dans notre pays sur lesquels nous ne reviendrons sous aucun prétexte. Quand j’entends le secrétaire général du Parti communiste français tergiverser sur l’organisation d’un un référendum sur la peine de mort, je suis scandalisé et horrifié. Il trahit les valeurs essentielles de la République.

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Allez-vous prendre en compte, dans les décisions qui feront suite à ce débat, l'abrogation du mariage pour tous, qui est arrivée en première revendication de la consultation du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ?

Non. C’est une consultation en ligne, elle a été détournée et artificiellement gonflée par la mobilisation de réseaux ultra conservateurs très organisés. Elle n’est révélatrice de rien, si ce n’est d’un lobbying structuré qui ne m’impressionne pas.

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Doit-on craindre une remise en cause du mariage pour tous ces prochains mois ?

Non, catégoriquement non, sous aucun prétexte. C’est une avancée considérable pour la reconnaissance de l’égalité entre tous les Français. C’est un acquis sur lequel je me suis personnellement engagé depuis bien longtemps. Et j’en suis fier. Je vois bien que certains tentent de le remettre en question : qu’ils sachent qu’ils me trouveront toujours sur leur route.

"2019 sera l’année de la PMA pour toutes, comme nous nous y sommes engagés."

Le gouvernement doit-il prendre des mesures pour "sanctuariser" le mariage pour tous ? Comme l’inscrire noir sur blanc dans la constitution ? 

Le mariage pour tous est inscrit dans la loi, c’est un acquis, nous en sommes les garants. Je vous le redis : le mariage pour tous ne sera remis en cause sous aucun prétexte. Le meilleur sanctuaire du mariage pour tous, il est dans nos consciences et dans les valeurs que nous portons.

Ce débat peut-il nuire à l’agenda du gouvernement sur la loi bioéthique, et en particulier sur la PMA pour toutes ? 

Le candidat Emmanuel Macron s’est engagé à la PMA pour toutes. Elu président, il a reçu les associations et leur a confirmé cet engagement qui sera tenu. 2019 sera l’année de la PMA pour toutes, comme nous nous y sommes engagés.

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