LGBTphobieSuisse : un référendum lancé contre la loi pénalisant l’homophobie

Par Marion Chatelin le 14/01/2019
suisse

La loi pénalisant le délit d’homophobie a été adoptée par le Conseil national suisse le 3 décembre dernier. Mais, un mois plus tard, un référendum a été lancé par le très conservateur parti de l'Union démocratique fédérale (UDF) pour l’abroger.

Alors qu’on s’interroge en France sur les bienfaits et l'utilité d’un référendum d'initiative citoyenne (RIC), la Suisse l'a adopté depuis longtemps.

L’Union démocratique fédérale (UDF), parti politique suisse réputé pour son ancrage à droite, a donc sans surprise utilisé cet outil pour tenter de faire annuler l’entrée en vigueur de la loi pénalisant l’homophobie. Le parti a jusqu'au 7 avril pour récolter 50 000 signatures et ainsi contrer cette mesure. 

« Atteinte à la liberté d’expression »

Le 3 décembre dernier, la chambre basse suisse votait l’extension de la loi antiraciste aux discriminations fondées sur l’orientation sexuelle. Mathias Reynard, le député membre du Parti socialiste suisse, à l’origine de ce texte, y travaillait depuis 2013.

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Mais la modification du code pénal, inscrivant l’homophobie comme un délit pénalement répréhensible pouvant être sanctionné jusqu’à trois ans de prison, ne plaît pas au très conservateur UDF.

Selon ce parti, la nouvelle loi constituerait « une atteinte fondamentale à la liberté d’expression » puisque des « opinions légitimes » seraient « criminalisées ».

Incompréhensible

Pour le député Mathias Reynard, interviewé par le média suisse Le Nouvelliste, l’argument avancé par le parti de droite est incompréhensible :

« La modification de l’article du Code pénal ne touche pas du tout la liberté d’expression. On pourra toujours avoir des opinions différentes. Mais on ne peut en aucun cas maintenir le droit d’insulter les gens en fonction de leur orientation sexuelle ou d’inciter à la haine. Ce sont des délits. »

Pour autant, le parlementaire dit « ne pas être étonné » que de tels personnes lancent un référendum. Car, toujours selon lui, « quand il y a une avancée importante, il y a référendum ».

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