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La communauté LGBT prise pour cible par les ultraconservateurs au pouvoir en Pologne

Le parti Droit et justice a choisi de focaliser la campagne des élections européennes sur la défense de la « famille traditionnelle », désignant ouvertement la communauté LGBT comme ennemie de la Pologne.

Par  (Varsovie, correspondance)

Publié le 09 mai 2019 à 11h54, modifié le 09 mai 2019 à 11h56

Temps de Lecture 3 min.

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Des manifestants défilent en soutien à l’activiste Elzbieta Podlesna, interpellée le 6 mai par la police, après la diffusion d’une affiche montrant la Madone noire de Czestochowa – vénérée par les chrétiens catholiques et orthodoxes –, auréolée d’un arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT. A Varsovie le 7 mai 2019.

La campagne des élections européennes en Pologne prend la forme d’une guerre des valeurs. L’homme fort du pays et chef du parti ultraconservateur au pouvoir (parti Droit et justice, le PiS), Jaroslaw Kaczynski, a décidé de focaliser la campagne sur la défense de la « famille traditionnelle ».

Face à une opposition plus progressiste, il a désigné ouvertement la communauté LGBT (lesbienne, gay, bi, trans) comme ennemie d’une Pologne qui constitue le véritable « cœur de l’Europe ». Pour la premières fois dans cette campagne, le pouvoir n’a pas hésité à utiliser des outils répressifs à des fins politiques.

Lundi 6 mai, à 6 heures du matin, six policiers ont perquisitionné l’appartement de la militante Elzbieta Podlesna, à Varsovie. Le parquet et le ministère de l’intérieur la soupçonnent d’avoir clandestinement placardé, quelques jours plus tôt, plusieurs ­affiches représentant la Madone noire de Czestochowa – une icône hautement vénérée par les chrétiens catholiques et orthodoxes –, auréolée d’un arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT.

Après la diffusion d’une affiche de la Madone de Czestochowa dans un arc-en-ciel, une militante LGBT a été interpellée par la police.

En Pologne, « l’offense aux ­convictions religieuses » tombe sous le coup d’un article du code pénal, pour lequel une personne peut encourir jusqu’à deux ans de prison ferme. Ce paragraphe n’a jamais été appliqué à la lettre, mais il alimente constamment de virulents débats autour de la liberté d’expression.

« J’ai été traité comme la pire des criminelles », s’est indignée Elzbieta Podlesna.

Les policiers ont procédé à une fouille minutieuse de son appartement, confisquant téléphone portable, ordinateur, disques durs et clés USB. La militante de 51 ans a par la suite été emmenée au commissariat où elle a été auditionnée durant cinq heures. Ses empreintes digitales et des échantillons de salive ont été prélevés. Grâce à l’intervention de son avocat, elle échappera à une garde à vue de vingt-quatre heures.

Caractère disproportionné

Mercredi, le caractère disproportionné de cette interpellation a été dénoncé par plusieurs ONG de défense des droits de l’homme. Le médiateur de la République et défenseur des droits civiques, Adam Bodnar, a officiellement interpellé le ministère de l’intérieur : « Qui a ordonné cette interpellation et sur quelles bases ? Est-ce que la police avait des raisons de croire que Mme Podlesna ne répondrait pas à une convocation et qu’une perquisition était nécessaire ? »

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