Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

En Pologne, des collectivités locales adoptent des textes hostiles aux minorités sexuelles

Des régions ultraconservatrices votent des déclarations visant à « endiguer l’idéologie LGBT », en vue du scrutin législatif du 13 octobre.

Par  (Swidnik (Pologne), envoyé spécial)

Publié le 14 septembre 2019 à 10h21

Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

A Bialystok, dans le nord-est de la Pologne, une femme brandit un chapelet face à des militants LGBT participant à une  « marche de l’égalité », le 20 juillet.

C’est l’un des principaux axes de la campagne du pouvoir ultraconservateur de Droit et justice (PiS) en vue du scrutin législatif du 13 octobre, comme lors des européennes de mai : l’offensive anti-LGBT lancée par la droite polonaise agite les collectivités territoriales. Depuis le début de l’année, une trentaine d’entre elles – régions, départements, communes –, essentiellement situées dans les régions très conservatrices du sud-est du pays, ont adopté des déclarations visant à « endiguer l’idéologie LGBT » dans leurs territoires.

Les conseillers du powiat (sorte de canton) de Swidnik, ville industrielle de 40 000 habitants en banlieue de Lublin, à 200 kilomètres au sud-est de Varsovie, ont été les précurseurs du mouvement. C’est là qu’a été adoptée, le 26 mars, à une écrasante majorité (quinze voix pour, deux contre, une abstention), la première déclaration du pays visant à rendre le powiat « libre de l’idéologie LGBT » contre « les radicaux qui visent à instaurer une révolution culturelle en Pologne, et qui attaquent la liberté d’expression, l’innocence des enfants, l’autorité de la famille et de l’école ainsi que la liberté d’entreprendre », selon le préambule du texte.

Ce dernier aspect fait référence au cas d’un imprimeur de la ville de Lodz, qui avait été condamné à trois reprises pour avoir refusé d’imprimer des tracts d’une organisation de défense des personnes LGBT, avant d’être relaxé par un arrêt du tribunal constitutionnel. Le ministre de la justice, Zbigniew Ziobro, s’était réjoui de cet arrêt, en déclarant que les Polonais vivent « enfin dans un pays libre, où la liberté de conscience est respectée ». C’est donc au nom de la liberté que se met en place, petit à petit, en Pologne, le droit à la discrimination.

« Idéologie néomarxiste mensongère »

« L’idée principale derrière cette déclaration est la défense de la liberté, souligne ainsi d’emblée Radoslaw Brzozka, conseiller du powiat de Swidnik et initiateur du texte. C’est la liberté des citoyens de ne pas se faire imposer des modèles de société dont ils ne veulent pas, et la liberté des parents d’éduquer leurs enfants en accord avec leurs convictions. » Dans la revendication d’égalité des droits émanant des organisations de défense des homosexuels, M. Brzozka voit « une entreprise politique imprégnée d’une idéologie néomarxiste mensongère, ayant pour objectif le changement du droit et donc des mœurs en Pologne ». Un phénomène qui serait aussi contraire aux « valeurs catholiques » du pays.

Il vous reste 58.36% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.