Chine : une employée trans licenciée se bat pour faire jurisprudence

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La Chine pourrait bien rendre un jugement historique en matière de droits LGBT+, grâce à une action intentée par une femme trans.

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Vue de Hangzhou, ville chinoise où se déroule ce procès historique - Alessio Lin / Unsplash

En Chine, une femme trans a intenté un procès pour discrimination contre son ex-employeur après avoir été licenciée en raison de sa transition.

Une action en justice historique

Après sa transition réalisée courant 2019 à l’étranger, cette trentenaire qui se présente sous le pseudonyme de « Mme Ma » avait été congédiée par son entreprise. Des retards répétés constituent la raison officielle de son limogeage. L’ex-employée réfute cette version.

La requérante se fonde sur une interprétation de la loi par la Cour populaire suprême, la plus haute juridiction du pays, qui a défini l’an passé les « différends liés à l’égalité des droits au travail » comme une des raisons pouvant entraîner un procès. Elle est aujourd’hui la première personne LGBT+ à porter plainte contre un ex-employeur grâce à ce mécanisme.

Si « Mme Ma » remporte son procès, lequel s’est tenu la semaine dernière à Hangzhou, à l’est du pays, celui-ci pourrait bien faire jurisprudence et ainsi faciliter les procédures intentées par les minorités s’estimant discriminées.

Le verdict est attendu dans les prochains mois. La plaignante demande des excuses publiques ainsi que des dommages et intérêts symboliques.

Vers une amélioration des droits LGBT+ ?

« Beaucoup de gens aux idées traditionnelles pensent toujours que les transgenres sont soit des personnes qui font des spectacles, soit qu’elles se prostituent », déclare-t-elle à l’AFP.

Le nombre de personnes trans en Chine n’est pas connu. Comme ailleurs, la pression sociale les pousse à nier leur identité, dans un pays où l’homosexualité a été officiellement qualifiée de « maladie mentale » jusqu’en 2001.

« Mme Ma  » note que « les choses progressent petit à petit » dans le pays, avec des informations et des services médicaux de plus en plus accessibles et abordables.

« Comme n’importe qui, j’espère aussi pouvoir contribuer au développement du pays. Mais peu de gens arrivent à voir cet aspect-là chez nous »

« Je ne dis pas que je n’ai pas souffert ou pleuré (…) Et j’ai toujours des besoins en matière de travail, de vie quotidienne », explique-t-elle. « Comme n’importe qui, j’espère aussi pouvoir contribuer au développement du pays. Mais peu de gens arrivent à voir cet aspect-là chez nous ».

Avec l’AFP