Community

Atelier et After Drag

Sion, sam 30 mars, 15:00
Bars & Clubs
#non mixte

Disco Ribelle ft. Sappho’s Drama

Berne, ven 5 avril, 21:00
Bars & Clubs

36 gr.

Genève, ven 26 avril, 23:00

Au Japon, le traçage anti-Covid ravive les craintes d’outing

Au Japon, le traçage anti-Covid ravive les craintes d’outing
Photo: pxfuel (CC0)

De nombreux gays, lesbiennes et bi nippons redoutent de voir leur vie privée exposée par les technologies mises en place afin de lutter contre la propagation du coronavirus.

Dans quels lieux avez-vous été, et avec qui? Les autorités sanitaires nippones ont le droit de mener des enquêtes précises sur les faits et gestes de leurs administrés. Les mesures de traçage pour combattre le coronavirus ont été renforcées, alors que le Japon apparaissait au départ moins restrictif que ses voisins taïwanais et sud-coréens. La politique actuelle autorise désormais les gouverneurs de chacune des 47 préfectures du pays à interroger des patients et remonter l’historique de leurs contacts et des lieux qu’ils ont visités.

Les inquiétudes sur les libertés individuelles sont nombreuses du côté des LGBTQ+. C’est ce que révèle un sondage réalisé auprès de 180 lesbiennes, gays bi et trans* par Marriage for All Japan, un groupe de promotion du mariage égalitaire, rapporte Kyodo News. Un jeune gay de la province de Fukuoka vivant avec son partenaire explique avoir choisi de rester prudent au bureau sur son orientation sexuelle. Dans un pays où la culture du travail est particulièrement coercitive, il craint d’être outé s’il attrapait le coronavirus, potentiellement susceptible de devoir faire état au centre de santé publique de ses contacts quotidiens et rapprochés avec son compagnon.

Manque de clarté
Le sondage révèle aussi des craintes quant à l’accès à l’information pour les partenaires de même sexe en cas d’hospitalisation. «Il se peut qu’on ne me prévienne pas des conditions de santé de mon partenaire en cas de décision thérapeutique importante», souligne un habitant de Saitama âgé de 28 ans, dont l’union est pourtant reconnue par sa mairie comme équivalente au mariage légal. Dans les familles arc-en-ciel, beaucoup renoncent aux compensations prévues pour la garde des enfants, faute de directives claires de la part des pouvoirs publics.

Responsable d’une ONG locale pour les LGBTQ+, Gon Masunaka confie: «Nous comprenons les priorités du gouvernement à protéger la vie des gens, mais nous demandons à ce qu’il reste attentif aux implications pour les personnes LGBT et d’autres minorités que leurs mesures pourraient rendre plus vulnérables encore.»