LGBTQI+Répression des LGBT+ en Tchétchénie : l'OSCE met en cause la Russie

Par Marion Chatelin le 21/12/2018
Tchétchénie

Un rapport de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), publié ce jeudi 20 décembre, dénonce un régime "d'impunité" en Tchétchénie, où des violations "très graves" des droits de l'Homme sont perpétrées. Des actes tolérées par la Russie.

La Russie "tolère" un régime "d'impunité" en Tchétchénie. Selon un rapport de l'OSCE publié ce jeudi 20 décembre, la Tchétchénie commet des violations "très graves" des droits de l'homme contre les LGBT+ et notamment, des actes de torture, des disparitions forcées et des exécutions extrajudiciaires.

Il s'agit d'une enquête internationale de grande ampleur, menée par 16 États occidentaux, membres de l'OSCE, un an et demi après les révélations du journal russe Novaïa Gazeta, faisant état de persécutions d'homosexuels par les autorités tchétchènes.

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Preuves manifestes

Selon ce document d'une trentaine de pages, il existe "des preuves manifestes (qui) confirment" les nombreuses accusations de persécutions commises dans cette république du Caucase russe contre les homosexuels, usagers de drogue, défenseurs des droits de l'homme, avocats, médias indépendants et organisations de la société civile.

"Cela concerne en particulier les allégations de harcèlement et de persécution, d'arrestations et détentions arbitraires ou illégales, la torture, les disparitions forcées et exécutions extrajudiciaires", explique le rapport.

Manque de volonté politique

Selon les conclusions de l'étude, menée sur la base d'entretiens et l'analyse de nombreux documents, les autorités russes responsables des enquêtes sur les crimes en Tchétchénie "apparaissent ne pas avoir assumé leurs responsabilités".

Alors que "les institutions de la Fédération de Russie font un travail valable en général, elles donnent l'impression d'avoir du mal à faire face à la situation en Tchétchénie, qui est traitée comme un cas particulier, un domaine d'exception, où les institutions ne sont pas efficaces et où un régime spécial d'impunité est toléré", poursuit le rapport.

"La plupart des observateurs considèrent qu'il s'agit d'un manque de volonté politique par souci de stabilité dans la région."

Des actes de torture

L'étude fait état d'actes de violence sur les personnes illégalement arrêtées, "régulièrement frappées avec des tubes en plastique, des bâtons ou des câbles ou soumis à des décharges électriques afin de les forcer à des aveux. Dans certains cas documentés, les victimes n'ont pas survécues à ces actes de torture. D'autres ont été exécutées sans jugement".

Ces méthodes visent particulièrement les hommes homosexuels, le rapport distinguant plusieurs "vagues" de persécutions depuis décembre 2016, la dernière ayant été constaté en septembre et octobre derniers.

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(Avec AFP) 

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