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Etats-Unis

La ville de New York demande à l’OMS de trouver un autre nom pour la variole du singe, jugé stigmatisant

LGBT +dossier
Le commissaire à la Santé de la ville américaine appelle l’Organisation mondiale de la santé à rebaptiser la maladie, craignant les effets «dévastateurs» sur des communautés «déjà vulnérables».
par LIBERATION et AFP
publié le 27 juillet 2022 à 15h06

Ne dites plus «variole du singe» («monkeypox» en VO). C’est en substance ce que demande la ville de New York, qui a appelé mardi 26 juilet l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à rebaptiser cette maladie, dont elle juge le nom stigmatisant. «Nous sommes de plus en plus préoccupés par les effets potentiellement dévastateurs et stigmatisants que les messages autour du virus de la “variole du singe” peuvent avoir sur (des) communautés déjà vulnérables», s’est inquiété le commissaire à la Santé de la ville la côte est des Etats-Unis, Ashwin Vasan, dans un courrier au directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Dans sa missive, le responsable municipal rappelle les effets négatifs de fausses informations lors de l’apparition du virus du sida (VIH) ou du racisme dont ont souffert les communautés asiatiques avec la pandémie de Covid-19, que le président américain Donald Trump avait qualifié de «virus chinois».

Ashwin Vasan soutient en particulier que la «terminologie» du singe est «ancrée dans une histoire raciste et douloureuse pour les communautés de couleur». «Le fait de continuer à utiliser le terme de “variole du singe” pour décrire l’épidémie actuelle peut raviver ces sentiments traumatisants de racisme et de stigmatisation – en particulier pour les personnes noires et les autres personnes de couleur, ainsi que pour les membres des communautés LGBTQIA +», écrit-il. Le risque, selon lui : que les personnes concernées «évitent de recourir à des services de soins de santé vitaux pour cette raison».

Tout le monde peut attraper la variole du singe, qui se transmet lors de contacts physiques directs ou indirects (notamment avec les draps). Mais, depuis son apparition en Europe et aux Etats-Unis, le virus se répand en immense majorité chez des hommes ayant des relations homosexuelles. D’où la crainte d’une recrudescence de l’homophobie. A New York, ville la plus touchée des Etats-Unis en nombre de cas, la maladie s’est propagée rapidement : 1 092 contaminations y ont été détectées depuis le début de l’épidémie.

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