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Jeux olympiques : « Il convient de penser un nouveau système partagé par tous qui permettra de comparer les athlètes »

Les deux avocates Fleur Jourdan et Anne-Andréa Vilerio montrent, dans une tribune au « Monde », comment l’intégration dans le sport professionnel des personnes transgenres ou non binaires brouille les règles en vigueur sur les compétitions masculines ou féminines.

Publié le 23 octobre 2022 à 05h44, modifié le 24 octobre 2022 à 08h33 Temps de Lecture 2 min.

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« Je ne veux pas changer le monde. Je veux juste être moi-même et faire ce que je fais ». Ainsi s’exprimait Laurel Hubbard, première femme transgenre autorisée à participer aux Jeux olympiques de Tokyo en 2021. Ce témoignage de l’haltérophile néo-zélandaise illustre la difficulté pour les personnes transgenres ou non binaires à intégrer le sport professionnel.

Ce monde du sport, créé par des hommes, blancs, cisgenres, appartenant aux classes supérieures de l’Empire colonial britannique du XIXe siècle avait déjà été percuté par l’arrivée d’athlètes féminines. Il est aujourd’hui totalement bouleversé par la remise en cause de la bicatégorisation sexe/genre.

Déjà en 1976, les instances de direction du tennis avaient refusé la participation au double féminin de l’US Open de Renée RichardsAu motif que son sexe chromosomique était masculin. Un an plus tard, la Cour suprême de New York sanctionnait cette décision en affirmant que Richard était désormais une femme. Pour la Cour, la contrainte d’un test de féminité constituait une discrimination et une atteinte à sa dignité.

Une nécessaire prise de position claire

Face à cette problématique, le Comité international olympique (CIO) a décidé de laisser chaque fédération interpréter elle-même si un athlète est avantagé par rapport à ses adversaires. Cette position ne saurait tenir sur le long terme. En 2021, le comité a publié « un document cadre sur l’équité, l’inclusion et la non-discrimination sur la base de l’identité sexuelle et de l’intersexuation ».

Ce texte regroupe ses engagements pour le respect des droits humains. Il a pour objectif de promouvoir un environnement sûr et accueillant pour toutes les personnes associées aux compétitions de haut niveau. Pour autant, il n’édicte aucune directive uniforme. Aussi en mars 2022, la victoire de la nageuse Lia Thomas, à l’épreuve du 500 yards (457 mètres) en nage libre des championnats universitaires américains (The 2022 NCAA Division) a créé le scandale.

Née avec un sexe biologique masculin, elle concourrait juste avant son changement de sexe dans le bassin des hommes. Deux mois plus tard, la Fédération internationale de natation s’est empressée d’adopter une nouvelle politique contenant un ensemble de règles d’éligibilité destinées à exclure les athlètes intersexes et transgenres des compétitions féminines.

Les sacrifiées sur l’autel de l’équité

Mais elle l’assure, la fédération accueillera toujours chaque athlète, notamment par la création d’une « catégorie ouverte », dans laquelle pourront concourir les personnes transgenres. Pour sa part, la Fédération internationale d’athlétisme impose aux athlètes transgenres féminines de fournir une déclaration de leur genre ainsi qu’une preuve que leur taux de testostérone n’est pas supérieur ou égal à 5 nmol/L.

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