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    POLITIQUES DES DROGUES : LA LÉGALISATION, SEULE SOLUTION DE SANTÉ PUBLIQUE !

    • Communiqué

    À l’occasion de la journée internationale Support. Don’t Punish ce samedi 26 juin, AIDES appelle — à travers des actions dans toute la France et la sortie d’un podcast – les décideurs-ses politiques à un changement radical de politiques des drogues. Seule une légalisation de l’ensemble des drogues permettra une mise en place efficace d’une politique favorable à la santé des usagers-ères, efficace pour lutter contre les transmissions de VIH, et bénéfique pour l’ensemble de la société. Un changement de cap nécessaire qui mettra fin à 50 ans de politiques répressives, jugées inefficaces par les français-ses selon un sondage co-réalisé par AIDES.

    Une politique répressive coûteuse, inefficace contre les trafics et qui met en danger les usager-ères de drogues

    Depuis 1970 et la loi du même nom qui définit l’usager-ère de drogue comme un-e délinquant-e, la France n’a cessé d’aller plus loin dans les logiques répressives, à contre-courant de nombreux pays, tels que le Portugal ou plus récemment la Norvège qui ont choisi pour des raisons de santé publique de s’engager dans la voie de la décriminalisation. Cet isolement sur la scène internationale est d’autant plus incompréhensible que les politiques répressives coûtent cher : en 2018, 1,13 milliards d’euros ont été consacrés à l’action répressive (77% du budget dédié à la politique de lutte contre les drogues, pour 22% concernant la prévention) et sont inefficaces contre la consommation de drogues – les français-es restent les premiers-ère consommateurs-rices d’Europe — ainsi que contre les trafics qui représentent 6% des interpellations (83% concerne l’usage simple).

    Camille Spire, référente sur la réduction des risques liés l’usage de produits psychoactifs chez AIDES s’interroge : « Ça coûte des milliards, et ça ne produit aucun effet, ni sur les trafics ni sur la santé. Ça devrait vraiment interroger... mais depuis 50 ans on fait du sur place. Il n'y a qu'en montrant l'efficacité de la réduction des risques qu'on pourra se faire entendre » Au-delà d’être inefficace et couteuse, cette politique est dangereuse pour la santé et les droits des usagers-ères : la prévalence de l’hépatite C chronique chez les usagers-ères de drogue par injection atteint toujours le chiffre intolérable de 30 %*.

    La réduction des risques : une stratégie de santé publique à l’efficacité prouvée entravée par le contexte répressif

    À l’inverse, les actions de RDR (distribution de matériel, accompagnement et éducation aux risques liés à l’injection, analyse de produits, distribution de naloxone, etc.) montrent leur efficacité en terme de santé publique, et pas seulement : l’INSERM* démontre dans une récente étude que l’accès aux salles de consommations à moindre risque permet d’améliorer la santé de leurs usagers-ères, mais aussi de diminuer le nombre d’injections et de seringues dans la rue sans pour autant détériorer la tranquillité publique. AIDES le constate aussi depuis sa création dans les années 1980 et la mise en place d’actions de RDR qui ont permis de faire chuter drastiquement les contaminations au VIH : à la fin de cette décennie, la prévalence des usager-ères de drogues au VIH était alors de 50%. Aujourd’hui, elle est de 2%. Une progression impressionnante qui ne doit pas cacher le fait que ce pourcentage ne diminue plus depuis 2004 : une situation qui montre que le système répressif freine encore trop la baisse de l’incidence chez les usager-ères de drogues qui reste plus de 17 fois plus élevé que chez la population générale.

    Cédric Ruffié, salarié de AIDES en Caarud réagit : « On ne doit pas réfléchir en termes d'idéologie mais de santé, en matière de politique des drogues ! La situation actuelle est douloureuse pour les consommateurs-rices de produits psychoactifs » Il est temps que nos décideurs-ses politiques prennent conscience que le modèle répressif imposé depuis 50 ans ne fonctionne pas et, pire, contraint et limite le déploiement d’actions de réduction des risques dont l’efficacité est régulièrement prouvée. Une obstination dans le tout répressif est un choix idéologique contre la santé publique.

    politique des drogues aides léa chambourel podcast palais bourbonUn podcast pour faire émerger le débat sur les politiques des drogues

    Pour interpeller les législateurs-rices sur les politiques des drogues, AIDES et la journaliste Léa Chamboncel ont produit le podcast La politique des drogues, un épisode inédit de Place du Palais Bourbon. Cet épisode interpelle une dizaine de députés aux abords de l’Assemblée Nationale pour recueillir leur vision sur les politiques actuelles et leur positionnement quant à un changement de stratégie. Un podcast qui permet de faire émerger ce qui devrait être un axe de débat fort lors de la campagne présidentielle de 2022.

     

     

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    Contacts presse :

    Adèle SIMON
    asimon@aides.org / 06 98 68 01 68

    Anne-Charlotte CHERON
    accheron@aides.org / 06 10 41 23 86