3 questions à Jérémy Chalon, qui lance le défi La Boucle du ruban rouge

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« La France accueille la réunion du Fonds mondial et elle doit tenir sa place de leader dans ce combat. Il y a des objectifs atteignables pour mettre fin à l'épidémie mais il faut s'en donner les moyens. »

Une des cartes postales à envoyer au Président de la République

Le 3 septembre prochain, Jérémy Chalon, salarié du Crips Ile-de-France, se lance dans un défi hors norme. Pour alerter sur la nécessité de poursuivre la lutte contre le sida et pour réclamer plus d’argent pour le Fonds mondial, il va parcourir plus de 1600 kilomètres en vélo, en passant par de nombreuses villes de France pendant plus d’un mois. Le tracé de son parcours va représenter un ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida. L’opération, intitulée La Boucle du ruban rouge (et dont Komitid est partenaire média) se terminera à Lyon, la ville choisie par le Fonds mondial pour tenir sa réunion de reconstitution des fonds. Une réunion durant laquelle les pays donateurs annoncent leur contribution pour les trois années à venir.

Jérémy Chalon, investi dans la lutte contre le VIH depuis près de 17 ans, et aujourd’hui chargé de projet vidéos pour le Crips, explique à Komitid pourquoi il s’est lancé dans ce projet un peu fou et ce qu’il en attend.

Komitid : Pourquoi avez-vous lancé cette opération, La Boucle du ruban rouge ?

Jérémy Chalon : En octobre prochain a lieu à Lyon la sixième réunion de reconstitution des fonds du Fonds Mondial. J’ai cherché à savoir ce que nous pouvions faire du côté évenementiel. J’ai pensé à une forme un peu hors norme et qui implique des associations, des institutionnels, des villes. Montrer que la lutte contre le sida n’est pas un combat qui est derrière nous et qu’il faut poursuivre la mobilisation.

Avec La Boucle du ruban rouge, on a la volonté de faire passer des messages pédagogiques au grand public mais aussi d’alerter les pouvoirs publics sur l’importance de donner de l’argent au Fonds mondial, dont les ressources permettent de sauver des vies grâce à l’accès aux traitements.

« Pour ce projet, j’appelle tout le monde à participer, y compris les centres LGBT, s’ils veulent faire passer un message ou proposer une animation »

Est-ce une opération propre au Crips ?

Non, l’objectif de La Boucle du ruban rouge est de fédérer les associations et nous avons obtenu l’accord de plusieurs d’entre elles dont Aides, Solidarité sida ou encore Sida Info Service et Coalition Plus. C’était l’idée de montrer que nous portons le même message. Tous les jours, il y aura une ville étape. Dans chaque ville, nous appelons le public à participer en faisant un bout de chemin avec moi ou en allant sur les stands qui seront tenus par les associations locales. Aides sera très présente et ses volontaires feront des actions de prévention dont parfois du dépistage. Nous allons aussi inciter les maires à s’engager avec Élus locaux contre le sida, à travers le label Ville sans sida.

Sur chaque stand, nous inciterons le public à envoyer une carte postale au Président de la République. Pour celles et ceux qui sont hors du tracé, la campagne est aussi déclinée sur les réseaux sociaux. Tous les jours, il y aura des vidéos du parcours. Pour ce projet, j’appelle tout le monde à participer, y compris les centres LGBT, s’ils veulent faire passer un message ou proposer une animation. Le but de l’opération est de recueillir le maximum de témoignages qui seront ensuite transmis au président de la République.

Quel message principal souhaitez-vous délivrer à Emmanuel Macron ?

La France accueille la réunion du Fonds mondial et elle doit tenir sa place de leader dans ce combat. Il y a des objectifs atteignables pour mettre fin à l’épidémie mais il faut s’en donner les moyens. Cela veut dire que l’État doit mettre la main à la poche. Le Fonds mondial réclame 14 milliards de dollars et déjà plusieurs pays ont annoncé qu’ils augmentaient leurs contributions. On attend que la France fasse de même.

Nous souhaitons aussi, à travers cette opération, informer la population de l’importance du dépistage. Trop de personnes ne se font pas dépister. Nous voulons alerter aussi sur la sérophobie qui est un frein au dépistage. Il y a malheureusement un recul des connaissances sur le VIH/sida, en particulier chez les jeunes.

Plus d’infos sur La Boucle du ruban rouge sur le site de l’opération.