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Marche des fiertés 2021 à Paris et dans le 93 : pourquoi les policiers LGBT ne défileront pas
©Hans Lucas via AFP

Marche des fiertés 2021 à Paris et dans le 93 : pourquoi les policiers LGBT ne défileront pas

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FLAG !, l'association de policiers LGBT, indique à Marianne qu'elle ne participera pas au défilé des fiertés à Paris le 26 juin, confirmant une information du magazine Têtu, craignant pour sa sécurité.

La marche des fiertés également connue sous le nom de Gay Pride avait dû renoncer à son édition 2020. Cette année, elle se déroulera bien le 26 juin prochain...mais sans la participation de l’association des forces de l’ordre LGBT, « FLAG !», selon une information du magazine Têtu confirmée à Marianne. Ses membres expliquent craindre un risque d’agression.

Face à la menace terroriste accrue et aux dernières actualités dramatiques visant les forces de l’ordre, l’association de défense des droits LGBT au sein de la police a préféré se retirer de la manifestation. En effet, la présence de FLAG ! « reviendrait à exposer ses membres un double-risque, celui d’être pris pour cible en raison de leur orientation sexuelle et celui d’être menacé en raison de leur profession », explique à Marianne Johan Cavirot, son président.

Pas de char cette année

Une crainte d'autant plus grande que le cortège ne comptera aucun char en raison des contraintes sanitaires. « Sécuriser des manifestants à pieds est un travail encore plus scrupuleux que protéger des chars » estime Johan Cavirot.

Un renoncement qui n'a donc rien à voir, selon lui, avec le choix du point de départ du cortège : Pantin, en Seine-Saint-Denis. Une première dans l'histoire de la Gay Pride. « Au contraire, l'homosexualité doit être visible partout sur le territoire. »

Pour Matthieu Gatipon-Bachette, porte-parole de l’inter-LGBT, association organisatrice de l’événement, l'inquiétude des policiers n'a pas lieu d'être. Il explique que, comme pour chaque édition, l’inter-LGBT s’active pour garantir le bon déroulé du défilé : « Cette année ne fait pas exception et un dispositif de protection sera assuré par la Préfecture de Paris. » Le porte-parole rappelle aussi que chaque membre de l’inter-LGBT a sa place dans le défilé.

Une contre-marche des fiertée organisée

Une allusion à l'annonce il y a quelques jours, d'une « contre-marche des fiertés » organisée une semaine plus tôt à Paris. Ce rassemblement, qui se veut « anti-raciste et anti-capitaliste » selon les informations du site 20 Minutes, reproche notamment à la Pride traditionnelle de compter dans ses participants des policiers. Pas vraiment une nouveauté : depuis plusieurs années, FLAG ! est en effet la cible de militants radicaux anti-police. Serait-ce une autre explication de l'absence de FLAG! ? Johan Cavirot dément : « L'association a toujours défilé les années précédentes alors que les mêmes oppositions étaient présentes, il n'y a donc aucun lien. »

Le représentant de l’association assure d'ailleurs qu’il sera présent à titre personnel lors du rassemblement aux côtés de l’inter-LGBT. Il promet aussi que FLAG! participera à d’autres marches des fiertés en région, par exemple à Arras, le 12 juin.

Départ en banlieue, une première

Depuis 1977, l'évènement restait cantonné aux grandes artères de la capitale. Le cortège se dirigera comme à son habitude en direction de la place de la République à Paris, en traversant le XIXème arrondissement. Matthieu Gatipon-Bachette justifie cette nouveauté : « Nous devons être partout pour que les haines anti-LGBT ne soient nulle part. Cela doit participer à la déconstruction des préjugés sur les banlieues et mettre en avant les associations de Seine-Saint-Denis qui font un gros travail. »

Pour Axelle Romby, sexologue qui se définit comme « LGBT Friendly », le sujet de l’orientation sexuelle n’est pas accueilli de la même manière à Paris et à Aubervilliers. Dans les colonnes du Parisien, la spécialiste assure que « l’homosexualité reste un tabou très important » en Seine-Saint-Denis.

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