sortirAutomne queer à Paris : que faire au Festival des fiertés ce mois de novembre

Par Thomas Pouilly le 10/11/2022
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Qui a dit que nos Fiertés ne devaient se montrer qu'en juin ? Ce mois de novembre, trois arrondissements de Paris s’associent pour la deuxième édition du Festival des fiertés. Projections, lectures, expositions, conférences… On a épluché le programme pour vous suggérer quelques idées de sorties.

Pour se changer les idées

Le Festival des fiertés a ce qu’il vous faut pour émoustiller l'âme d’artiste en vous. Durant toute sa durée, du 10 au 27 novembre, près de vingt artistes queers, en art contemporain ou en street art, exposent leurs œuvres dans les rues et dans différents lieux. Baptisée "Hors-les-murs", cette balade artistique vous invite à déambuler dans les 12e, 13e et 14e arrondissements de la capitale au gré de vos envies et du temps que vous avez devant vous. Pour consulter le détail des lieux et des artistes, c’est sur le site de la mairie de Paris que cela se passe. Si votre appétit culturel n’est pas rassasié, sachez qu’une dizaine d’autres talents queers exposent, en parallèle, à la galerie du Montparnasse (14e) où se tiendront également plusieurs événements (enregistrements de podcasts, conférence, stands de coiffure ou de tatouage…) tout au long du festival.

Pour les cinéphiles

Fondu des salles obscures, vous avez l’embarras du choix. Le cinéma Pathé Les Fauvettes (13e) propose à l’occasion du festival de (re)découvrir sur grand écran une sélection de huit films LGBT+, dont plusieurs cultes. Au programme : 120 battements par minute de Robin Campillo (2017), Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma (2019), ou encore Rocketman de Dexter Fletcher (2019).

Plus confidentiel, Vingarne (1916) est un film muet du réalisateur suédois Mauritz Stiller. Le pitch : un riche et célèbre sculpteur, Claude Zoret (Egil Eide), sympathise avec un jeune peintre, Mikaël (Lars Hanson), qui pose comme modèle. En parallèle, le sculpteur tombe sous le charme de la princesse Lucia de Zamikow (Lili Bech), qui envisage de l’épouser. Seulement Mikaël, qui s’est également épris d’elle, entre dans la vie de la princesse. Se noue alors une relation triangulaire qui va tourner au drame. Projeté à la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé (13e), ce film décrivant une attirance entre un artiste et son modèle est considéré comme l’un des premiers films gays.

Si vous êtes davantage fan de courts-métrages, le Centre Paris Anim’ Maison des Ensembles (12e) consacre toute une soirée au visionnage d’une sélection de courts réalisés par des jeunes cinéastes sur la thématique du genre. Vous pouvez encore opter pour une soirée documentaire, soit en suivant le parcours de David, un jeune Chilien qui a entamé une transition de genre dans un pays profondément catholique et conservateur – Soy niño de Lorena Zilleruelo (2022), diffusé au 100 ECS (12e) –, soit en faisant connaissance, en Inde, avec une famille de hijras, reconnues comme troisième genreGuru, une famille hijra de Laurie Colson et Axelle Le Dauphin (2015), proposé à la bibliothèque Saint-Eloi (12e).

Pour les littéraires

Vous êtes à la recherche d’une histoire d’amour lesbienne à lire ? Allez rencontrer Anne-Fleur Multon et Pauline Gonthier, respectivement autrices des romans Les nuits bleues (2022) et Les oiselles sauvages (2021). Pour (re)découvrir des figures LGBT+ inspirantes et parler d’engagement, allez assister à la conférence de Florent Manelli, auteur et illustrateur de bande dessinée qui planche sur ces sujets.

Vous pouvez aussi aller écouter la lecture d’extraits de ses ouvrages proposée par la romancière Pauline Delabroy-Allard (Ça raconte Sarah en 2018, Qui sait en 2022). Enfin, si vous cherchez de nouveaux arguments à avancer dans la prochaine polémique transphobe, allez échanger avec Emmanuel Beaubatie (Transfuges de sexe : passer les frontières du genre en 2021), sociologue spécialisé sur les questions de genre et de transidentité.

À lire aussi : "Environ la moitié des femmes trans renoncent provisoirement à la transition"

Pour les plus jeunes

Si vous avez des enfants ou que vous êtes de corvée baby-sitting, le Festival des fiertés regorge d’activités pour vous permettre de passer un bon moment ensemble. Au choix : aller écouter, un mercredi après-midi avant le goûter, des "histoires inclusives et décalées" racontées par des drag queens et kings, l'occasion d'aborder avec votre bout de chou "les questions d’égalité" et d’"interroger la normalisation des représentations"». Au Centre Paris Anim’ Victoire Tinayre (13e), vous découvrirez une sélection de livres jeunesse "déconstruisant les stéréotypes sexistes et véhiculant un message de tolérance envers chacun et chacune, quelque soit son orientation de genre, sexuelle, son schéma familial…".

Pour les plus têtu·es

Si vous avez récemment lu notre article sur la première figure intersexe française Alexina Barbin, sachez que Herculine Barbin, archéologie d’une révolution, la pièce de théâtre adaptée de ses mémoires, est de passage à Paris pour quelques dates avant de retourner à Bordeaux, au théâtre où elle a l’habitude d’être jouée. Profitez-en !

Côté ciné, si notre soutien enthousiaste au film Trois nuits par semaine vous a convaincu, eh bien sachez qu’une séance spéciale est proposée ce jeudi 10 novembre à 20h à l’UGC Ciné Cité Bercy (12e) en présence de son réalisateur Florent Gouelou, avec qui un temps d’échange sera organisé à la suite de la projection.

Choix cornélien : au même moment, vous pouvez aussi venir nous écouter à la soirée de lancement du Festival des fiertés. En plus d'un concert de Lalla RAMI, qu'on adore, deux tables rondes sont organisées dont une avec notre rédacteur en chef, Thomas Vampouille, sur le thème "Banlieues, transidentités, traitement médiatique : en 2022, réduire les inégalités envers les personnes LGBTQI+ en France". Alors, plus de raison de ne pas profiter du mois de novembre !

>> Retrouvez le programme complet du Festival des fiertés

Crédit illustration : affiche de la deuxième édition du Festival des fiertés © Nicho Bochatay