Le Parlement du Kosovo rejette les unions civiles de même sexe

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Après des heures de débat houleux, seulement 28 députés sur 120 ont voté en faveur de ce projet proposé par le gouvernement du Premier ministre de gauche Albin Kurti.

Le drapeau du Kosovo et le rainbow flag
Le drapeau du Kosovo et le rainbow flag - Maxim Studio / Shutterstock

Le Parlement du Kosovo a rejeté mercredi 16 mars un projet de loi visant à autoriser les unions civiles pour les couples de même sexe, ce qui aurait été une première pour une pays à majorité musulmane.

Après des heures de débat houleux, seulement 28 députés sur 120 ont voté en faveur de ce projet proposé par le gouvernement du Premier ministre de gauche Albin Kurti.

Le texte rejeté fait partie d’une vaste réforme du code civil soutenu par l’Union européenne à laquelle le Kosovo, ancienne province serbe qui a proclamé en 2008 son indépendance, souhaite adhérer un jour.

De nombreux députés du parti du Premier ministre, le Vetevendosje, ont voté contre, comme Labinote Demi Murtezi qui considère “comme acceptable uniquement le mariage des personnes de sexe opposé”.

“Tout lien outre cette combinaison est considéré comme une dépravation et une dégénérescence morale”, a déclaré cette députée au cours du débat.

Peu avant, Albin Kurti a invité les députés à adopter ce projet car “les droits nous appartiennent, ils appartiennent à tout le monde”.

Pour le site du journal Express, “l’homophobie a triomphé dans l’Assemblée du Kosovo”.

Société traditionaliste

Malgré un cap fermement dirigé vers l’Occident, le Kosovo, dont plus de 90 % des habitants sont musulmans, demeure une société largement traditionaliste.

Début mars, la délégation de l’Union européenne à Pristina a exhorté le Parlement à adopter cette réforme touchant à d’autres domaines aussi, comme par exemple aux droits des minorités ou encore au monde des affaires.

“L’échec d’adoption du code civil aura de graves répercussions négatives sur de nombreux aspects de la vie des citoyens et des entreprises du Kosovo, ainsi que sur le développement économique du Kosovo”, avait-on mis en garde dans un communiqué.

L’indépendance du Kosovo a été reconnue à ce jour par une centaine de pays, dont les Etats-Unis et la plupart des pays de l’Union européenne, mais pas par la Serbie.