Vivienne Westwood, monument de la mode à l'esprit punk et queer, est décédée à l'âge de 81 ans

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Vivienne Westwood, la légende de la mode punk et queer, est décédée à l'âge de 81 ans.

Vivianne Westwood en 2016 lors d'une manifestation à Londres - John Gomez / Shutterstock

Elle était l’un des visages les plus connus de l’Histoire de la mode, grâce à son irréverence, son côté provoc’ et son immense talent : Vivienne Westwood, styliste britannique de légende, s’est éteinte ce jeudi 29 décembre, comme l’annonce le compte twitter de sa marque.

Une triste nouvelle donc, qui nous donne cependant l’occasion de nous rappeler de cette femme si importante, qui brilla toute sa vie par une indépendance infaillible. Pour preuve : sa marque de vêtement est à ce jour l’une des dernière entreprises de mode internationales indépendantes au monde. Un esprit rebelle, qui se reflète dans son art et ses créations, détournant sans cesse les codes vestimentaires bourgeois à sa sauce punk, reconnaissable entre mille. En plus d’une vision artistique visionnaire, Vivienne Westwood était dotée d’une folie amusante et d’une conscience politique qu’elle comptait bien imposer dans ses show, et dans chacune de ses apparitions publiques. Ainsi, lorsqu’elle ne se montre pas sans culotte devant les photographes du Buckingham Palace après que la reine Elizabeth lui ait remis l’Ordre de l’Empire Britannique, la créatrice s’affichait comme une alliée puissante à la cause LGBT. Proposant des looks androgynes, à mi-chemin entre le masculin et le féminin, et donnant assez peu de crédit à la mode traditionnelle aux normes genrées.

En 2015, interrogée par le magazine ELLE sur sa nouvelle collection nommée Unisex, inspirée de la monarchie du 18ème siècle et notamment de Louis XIV, avec des pantalons pour femmes et des robes pour hommes, Vivienne Westwood déclarait que “le sexe n’avait jamais été une chose très importante” pour elle : “Quand j’était une jeune fille en pleine puberté, mon corps et mes organes génitaux changaient, je pensais dur comme fer que j’étais en train de devenir un garçon. Et ça ne me dérangeait pas, je m’en fichait !”. En 2018, pour l’ouverture du tout premier magasin de sa marque à New-York, Vivienne Westwood organise un photoshoot avec le photographe iconique Juergen Teller, pour mettre à l’honneur la jeunesse new-yorkaise queer et radicale ainsi qu’une Chloe Sevigny plus sexy que jamais.

Un ans plus tard, en 2019, Vivienne Westwood engageait l’un des acteurs les plus connus de l’industrie pornographique gay de l’époque, à savoir Colby Keller. Une collaboration inattendue mais fructueuse, où la styliste se joue de la barbe volumineuse et des muscles saillants du comédien, soit les traits classiques de la virilité, pour les nuancer avec des talons hauts, crop top, speedos et robes en tout genres.

Ce mélange des genres, Vivienne Westwood l’assume haut et fort. Toujours pour le magazine ELLE, qui l’interroge sur son implication éventuelle dans le combat des personnes trans, l’icône de mode déclarait : “Vous savez, je n’y ai pas vraiment pensé, parce que tout le monde a un côté masculin et féminin, des qualités masculines et qualités féminines. Nous avons tous ces côtés pour nous. Et les vêtements peuvent raconter cette histoire.” Andreas Kronthaler, son mari et collaborateur, poursuivait : “Je suis 51 % homme et 49 % femme, je crois. Je ressemble juste à un homme. Mais je peux me sentir femme, je peux comprendre les femmes”.

Un engagement politique et artistique qui l’on mené au rang d’icône queer pour la communauté LGBTQI+, qui lui rend aujourd’hui hommage. Sur Instagram, le chanteur canadien Pierre Lapointe, le peintre français Clément Louis, la chanteuse franco-canadienne Mélissa Laveaux ou encore le créateur espagnol Pepo Moreno ont toutes et tous une pensée pour la créatrice. Le chanteur Yungblud, nouvelle sensation pop-rock aux allures punk de la scène musicale britannique, écrit : “Vous m’avez donné le courage de m’exprimer. Vous étiez la raison qui me faisait quitter ma maison avec le look et la confiance que j’arborais. Merci pour tout”.

Si la créatrice n’est plus, il n’y a aucun doute que son influence, elle, est immortelle, et a inspiré plusieurs générations de personnes marginalisées.