Profession camboys : les travailleurs du sexe 3.0, acteurs de la libéralisation du porno

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Le porno par webcam se développe de plus en plus. Une démocratisation qui va de pair avec la professionnalisation de cette nouvelle forme de travail du sexe, comme nous l’expliquent des camboys et deux sociologues.

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Profession camboys : les travailleurs du sexe 3.0, acteurs de la libéralisation du porno - Quentin Zuttion
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Une annonce croisée sur les réseaux sociaux, une pop-up fermée en vitesse sur un site pour adultes… Vous n’avez peut-être pas encore cédé au sexe par webcam interposée, mais cette nouvelle forme de pornographie semble séduire de plus en plus. On appelle camgirls ou camboys celles et ceux qui sont payé.e.s par un public afin de s’exhiber devant leur objectif, se masturber, et plus si affinités. Tandis que l’industrie du porno traditionnel s’effondre à cause des sites gratuits de streaming, la tentation d’arrondir ses fins de mois par webcam s'amplifie. Et pour cause : la personnalisation rendue possible par le camporn permet de recréer de la valeur. Mieux, l’amateurisme supposé des modèles renforce l’impression d’avoir un show rien que pour soi. Les camboys s’adonnent ainsi à une performance de l’authenticité afin de justifier le prix de leur prestation. Mais ceux qui tiennent n’ont souvent d’amateurs que la réputation.

« J'ai toujours utilisé la webcam comme un moyen de pimenter ma sexualité. Peu de temps après l’ouverture du site Cam4 en 2008, je me suis inscrit », se souvient Théo Oaks, un des camboys français les plus connus. « Cette plateforme m'a permis de réaliser mes envies d'exhibition puissance 1000. Pour le plaisir d’abord, puisqu'à l'époque nous ne pouvions pas y gagner d'argent. Puis, au bout de quelques années, j’ai commencé à réaliser mes shows contre des jetons (monnaies sur ce genre de sites, ndlr). Et ça a super bien marché ! Le principal bénéfice inattendu, ça a été de pouvoir compléter mes revenus en faisant juste ce que je faisais pour rien avant. »

Deux sociologues, Pierre Brasseur et Jean Finez, mènent actuellement une recherche sur le sexcaming. Ils ont accepté de nous livrer en exclusivité les premiers résultats de leur enquête.

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