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An unidentifed group of young poeple celebrate outside the boarded-up Stonewall Inn (53 Christopher Street) after riots over the weekend of June 27, 1969. The bar and surrounding area were the site of a series of demonstrations and riots that led to the formation of the modern gay rights movement in the United States. (Photo by Fred W. McDarrah/Getty Images)
Fred W. McDarrah/Getty Images

Des émeutes de 1969 à la Gay Pride, le Stonewall, un monument de fierté

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Publié le 21 juin 2019 à 02h21, modifié le 21 juin 2019 à 16h32

Temps de Lecture 18 min.

D’habitude, le mercredi soir, au Stonewall Inn, c’est karaoké spécial années 1990, histoire de se mettre dans l’ambiance avant le « drag show » du jeudi et les DJ sets du week-end.

Mais, ce mercredi 29 mai, les fans de Britney et de Dr. Alban sont privés de scène et de micro : l’organisme de bienfaisance associé au pub, Stonewall Inn Gives Back Initiative, tient sa réception annuelle dans le bar-théâtre de l’étage.

Un combat jamais terminé

Sous un plafond de drapeaux arc-en-ciel, dans l’obscurité à peine entamée par la lumière d’un néon rose et d’une boule à facettes, les invités discutent en attendant la copropriétaire du bar et maîtresse de cérémonie, Stacy Lentz. Deux femmes d’une trentaine d’années se remémorent leur premier baiser, « juste là, à gauche du comptoir ».

« Il n’y a pas beaucoup de bars gay à New York où je me sens bien, et Stonewall en fait partie », commente une troisième. Ce soir, c’est au titre d’employée de la compagnie aérienne JetBlue que cette habituée est conviée, comme de nombreux cadres d’Estée Lauder ou de la brasserie Brooklyn Brewery, des sponsors financiers dont Stacy Lentz espère conserver le soutien.

Fin juin 1969 : des manifestants se rassemblent spontanément devant le Stonewall Inn, au 53 de la Christopher Street, au cœur de Greenwich Village, après les émeutes du week-end.

Originaire d’une bourgade chrétienne du Kansas, cette femme hyperactive de 49 ans s’est « longtemps débattue » avec son homosexualité : « On vivait au milieu des champs de maïs, je n’avais personne à qui parler, j’ignorais ce qu’être gay voulait dire. »

En 1994, elle découvre New York et l’existence d’une communauté LGBT, auprès de laquelle elle n’a depuis cessé de s’engager.

Chemise blanche et boucles blondes, la militante monte sur scène sous les applaudissements. « Le combat n’est pas fini, harangue-t-elle. Le champ de bataille a changé : ce n’est plus Greenwich Village, c’est le Kansas, le Tennessee… Dans vingt-huit Etats américains, il est encore légal de licencier des gens parce qu’ils sont gay. Nous espérons que vos dons seront généreux, car nous avons le devoir de soutenir les associations locales qui se battent pour leurs droits. »

Mi-avril, Donald Trump a fourni la preuve que ces derniers ne sont jamais acquis, en restreignant l’entrée des personnes transgenres dans l’armée américaine.

L’avant-poste du mouvement

Dans le bar du rez-de-chaussée, justement, une transsexuelle afro-américaine au corps gainé dans une robe de cocktail brune chante en circulant entre les tables avec un seau à champagne rempli de billets verts. Des militants posent avec des pancartes « Gay rocks », « Persevere in pride » devant un photocall à la gloire des sponsors. Exposés au-dessus du comptoir, les tee-shirts se vendent 25 dollars, les casquettes, 20. Ce soir, le Stonewall Inn n’est plus seulement un bar gay de quartier : c’est une « plateforme sociale », répète Stacy Lentz, un hashtag sur Instagram, une collecte de fonds.

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