Yvelines : agression homophobe à Sartrouville, un ado de 16 ans en garde à vue

Avec deux autres adolescents, le garçon a frappé une jeune femme de 18 ans parce qu’elle était lesbienne.

Sartrouville. L’agression a eu lieu dans l’enceinte de la gare.
Sartrouville. L’agression a eu lieu dans l’enceinte de la gare. LP/Olivier Boitet

    Violentées en raison de leur orientation sexuelle… Deux jeunes femmes lesbiennes ont été agressées samedi soir à la gare de Sartrouville par un groupe de trois jeunes gens homophobes.

    Vers 22 h 25, trois jeunes adolescents abordent deux jeunes filles dans l'enceinte de la gare. « Ils leur demandent une cigarette, relate une source proche de l'affaire. Et l'un d'eux en profite pour les interroger sur leur orientation sexuelle ». L'une des deux jeunes femmes, âgée de 18 ans, lui répond qu'elles sont lesbiennes, ce qui déclenche la colère des ados.

    Jet de canette et coup de poing au visage

    L'un des garçons leur jette à la tête le reste de sa canette de soda, un autre donne un coup de poing au visage de la victime. Aussitôt après l'agression, les ados prennent la fuite dans la rue.

    Les deux jeunes femmes préviennent la police. Une patrouille se rend à la gare et constate que la santé de la victime n'inspire aucune inquiétude. Les forces de l'ordre mènent des recherches dans le secteur sur la base du signalement recueilli auprès des jeunes femmes. La patrouille repère un groupe de jeunes hommes qui marche non loin de là. Les policiers les arrêtent et la victime reconnaît formellement l'un d'eux.

    Ce garçon âgé de 16 ans a été placé en garde à vue au commissariat pour « violences en raison de l'orientation sexuelle de la victime ». Dimanche, il était toujours entre les mains de la police et son audition était encore en cours. En fonction de ses antécédents, le parquet mineur se prononcera sur son sort dans les prochaines heures.

    Les signalements d'agressions homophobes en forte hausse

    Selon le rapport 2018 de l'association SOS Homophobie, publié en mai dernier, une hausse de 15 % des signalements des agressions homophobes a été enregistrée par rapport à 2017. Les seules agressions physiques grimpent de 66 %. En première ligne : les lesbiennes, avec en moyenne un signalement par jour l'an dernier. Certes, ces chiffres montrent que les victimes brisent davantage le silence mais ils témoignent aussi « de l'ancrage et de la persistance », selon l'association, de ces violences dans la société française.