Gay Pride sous haute sécurité à Plock - Pologne

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Gay Pride sous haute sécurité à Plock

Une Gay Pride rassemblant 2.000 personnes s'est tenue samedi dans le centre de la Pologne, sous les insultes d'une centaine de nationalistes et supporteurs de football, et en présence d'un lourd dispositif policier, trois semaines après l'attaque d'une manifestation LGBT.

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Gay Pride sous haute sécurité à Plock
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Mis en ligne le 12/08/2019

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A deux mois des législatives du 13 octobre, la question des droits des personnes LGBT est très présente dans le débat politique en Pologne. "Liberté, égalité, démocratie" et "Nous vous aimons également", ont scandé à Plock les marcheurs brandissant joyeusement des drapeaux arc-en-ciel.

Le leader du parti progressiste Wiosna (Printemps), le député européen Robert Biedron, premier homme politique important en Pologne à afficher son homosexualité, a participé à la marche, ainsi que deux autres députés européens, la Britannique Julie Ward et l'Allemand Rasmus Andresen.

"Ici c'est la Pologne et non Bruxelles, ici on n'appuie pas les déviations", ont scandé des jeunes gens, encouragés par un orateur dénonçant "les mots d'ordre d'égalité et de tolérance qui ne sont que du bla-bla" destiné à couvrir la propagation de "l'idéologie LGBT".

Le déploiement de policiers masqués, casqués et portant de longues matraques, et de dizaines de fourgons anti-émeute, a été décidé après l'attaque d'une manifestation LGBT par des groupes nationalistes à Bialystok (nord-est), dont les images ont choqué l'opinion publique.

Des appels à une réaction musclée à la tenue de la Gay Pride de Plock, venant de l'extrême droite, avaient circulés sur internet. "Nous avons nos valeurs à défendre", a déclaré à l'AFP Magda, traductrice de 39 ans, qui voit dans les aspirations des personnes LGBT une "croisade idéologique" visant la Pologne.

Malwina, étudiante en médecine de 23 ans, elle est venue pour manifester sa "solidarité avec les gens LGBT après Bialystok". "Nous n'acceptons pas qu'on nous fasse taire".

Le parti conservateur nationaliste Droit et Justice (PiS) au pouvoir, proche des évêques conservateurs, influents dans ce pays catholique, exploite l'opposition à l'évolution de la société souhaitée par les milieux LGBT pour mobiliser son électorat, tandis que la gauche l'accuse de tolérer la violence de l'extrême droite et d'ignorer les aspirations à l'égalité des minorités sexuelles.

Par ailleurs, à Cracovie, quelque 3.000 personnes, selon la police, se sont réunies devant la résidence de l'archevêque Marek Jedraszewski pour lui exprimer son soutien. Le dignitaire religieux est la cible de violentes critiques d'une partie des médias et de la gauche qui lui reprochent d'avoir qualifié le mouvement LGBT de "peste arc-en-ciel" dans une homélie, le 1er août. Il précisé ne pas viser des personnes, mais "l'idéologie" LGBT.

Les partisans de l'archevêque ont prié, chanté des airs religieux et l'hymne national et scandé "Nous sommes avec toi" et "Merci!", selon l'agence de presse PAP, notant la présence parmi eux du vice-président de la Diète, chef du groupe parlementaire PiS, Ryszard Terlecki.

En République Tchèque voisine, une Gay Pride a réuni samedi environ 30.000 personnes à Prague, selon les organisateurs citant la police.

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