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TÉMOIGNAGE - Roué de coups, Dominique, 63 ans, raconte l'agression homophobe dont il a été victime

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L'homme de 63 ans victime d'une agression homophobe à La Roche-sur-Yon a raconté son calvaire mercredi à France Bleu Loire Océan, avant le début du procès de ses très jeunes agresseurs.

Dominique,  63 ans, violemment agressé à La Roche-sur-Yon parce qu'il est homosexuel
Dominique, 63 ans, violemment agressé à La Roche-sur-Yon parce qu'il est homosexuel © Radio France - Victoria Koussa

Cinq jeunes ont comparu ce mercredi après-midi devant le tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon en Vendée, poursuivis pour avoir agressé un homme dans la nuit de lundi 18 à mardi 19 novembre 2019. En garde à vue devant les policiers, ils ont avoué le caractère homophobe de leur geste. Ils ont frappé leur victime à proximité du barrage de Moulin Papon réputé pour être un lieu de rencontres homosexuelles. L'homme pris pour cible a le visage tuméfié. Il a 10 jours d'incapacité temporaire de travail. "J'ai mal partout, j'ai le nez cassé, des côtes aussi", a-t-il déclaré à une journaliste de France Bleu Loire Océan avant le début de l'audience. 

Frappé à plusieurs reprises

Ce Yonnais de 63 ans se dit en colère. Vulnérable après un accident du travail à l'origine d'un handicap, il raconte que les cinq jeunes se sont arrêtés à sa hauteur, deux sont sortis de la voiture, l'ont fait tomber au sol avant de lui asséner des coups de pied et des coups de poing. Il a perdu son dentier au cours de l'agression et n'a plus qu'une seule dent. 

Je leur disais que j'étais handicapé, mais ils ne s'arrêtaient pas - Dominique, victime d'une agression homophobe

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Des prévenus particulièrement jeunes

Quand, au cours de l'audience, le président du tribunal lui donne la parole, Dominique entreprend une leçon de morale à l'adresse des prévenus : "Soyez conscients de vos conneries", leur crie-t-il, la voix étranglée par des sanglots, "aujourd'hui, je suis debout, mais j'aurais pu rester par terre". Le calvaire de cet homme a pris fin quand une voiture est arrivée la nuit de l'agression, moment où les agresseurs ont pris la fuite.

Parmi les cinq prévenus, âgés de 18 à 20 ans, il y a trois hommes et deux femmes, notamment un frère et sa sœur. La petite bande a été interpellée dans la foulée quelques kilomètres plus loin à la sortie de l'échangeur de Bellevigny, habituée de ces virées visant à intimider les gens qui se trouvent au point de rendez-vous. Tous les cinq face aux juges ce mercredi après-midi. Peu de mots. Juste quelques phrases répétées par chacun : "Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, j'aimerais dire pardon à la victime". Intérimaires pour la plupart, presque tous chez leurs parents, quatre d'entre eux ne sont pas connus de la justice. 

Ils sont tous repartis libres de l'audience, et passeront devant un juge d'application des peines. Les deux garçons écopent d'un an et de six mois de prison ferme, la plus lourde peine revenant au plus âgé qui a déjà un casier judiciaire. La conductrice a quant à elle 6 mois de prison avec sursis et des travaux d'intérêt général de 175h pour complicité, et les deux autres filles qui ont assisté à la scène 140h de TIG pour « non-assistance à personne en danger ».

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