Abo

religions« Chez les 'gens du voyage', les personnes LGBT+ sont socialement inexistantes »

Par Timothée de Rauglaudre le 01/06/2020
gens du voyage

Dans les communautés de « gens du voyage », déjà cibles de discriminations, les questions LGBT+ demeurent taboues. James*, jeune homosexuel de 29 ans qui a grandi parmi les voyageurs, témoigne pour TÊTU.

Je m'appelle James, et je suis issu d'une communauté des « gens du voyage ».  Pour l'histoire, c'est une catégorie administrative qui a été créée en 1969 et qui englobe des personnes selon leur mode de vie, un habitat mobile et traditionnel. Ce sont majoritairement des minorités, qu'elles soient roms, manouches, sintis, gitanes, yéniches. Cette catégorie a été spécialement conçue pour les Tsiganes sans pouvoir les nommer. Sont alors créées des appellations étranges comme « gens du voyage sédentaire ».

Tabou

Chez les « gens du voyage », les personnes LGBT+ sont socialement inexistantes. On n'en fait pas état, ça ne se dit pas, c'est un tabou. Les voyageurs qui s'assument sont très rares. Il y a quelques années, un couple d'hommes voyageait en caravane ; en arrivant sur une aire d'accueil, ils ont été agressés. Les personnes « out » restent très marginales. Celles qui le font finissent par partir ou se font chasser. Cependant, les mentalités évoluent.

À LIRE AUSSI : Selon cette enquête, le racisme serait endémique chez les gays

L'homosexualité, qui était un tabou absolu il y a vingt ans, est de plus en plus acceptée, grâce à la pop culture (cinéma, musique, séries etc.) chez les jeunes générations mais aussi, paradoxalement, grâce au débat sur le mariage pour tous. Les gens se rendent compte que ce n'est pas quelque chose d'anormal et que ça fait partie de la nature humaine. En revanche, être transgenre, c'est presque inconcevable.

"Je sentais qu'on allait vers une forme de mariage obligé. "...