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En Bulgarie, un centre LGBT mis à sac par un candidat d’extrême droite à la présidentielle

Boyan Rasate, à la tête d’un groupe de néonazis, est une figure connue de l’homophobie dans le pays. Plusieurs partis, ainsi que onze ambassadeurs, ont condamné cette attaque, ce qui n’est pas le cas des autorités, restées jusqu’ici silencieuses.

Par  (Vienne, correspondant régional)

Publié le 01 novembre 2021 à 20h08, modifié le 01 novembre 2021 à 20h30

Temps de Lecture 3 min.

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Le leader de l’Union nationale bulgare (extrême droite), Boyan Rasate, devant le bâtiment du parti bulgare ethnique turc, le Mouvement pour les droits et libertés, dans le centre de Sofia, le 9 novembre 2008.

Tables et étagères renversées, documents en pagaille à terre, matériel brisé… Les photos publiées sur Facebook témoignent de l’assaut aussi violent que bref qui a eu lieu, samedi 30 octobre, dans les locaux du principal centre LGBT de Bulgarie, le Rainbow Hub. Des néonazis emmenés par un candidat à l’élection présidentielle bulgare du 14 novembre, Boyan Rasate, ont violemment mis à sac les petits bureaux situés en plein cœur de la capitale, Sofia, où se retrouvent régulièrement les ONG de défense des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) bulgares.

« Nous étions sept personnes à l’occasion d’un évènement avec des transsexuels quand le groupe s’est infiltré après avoir sonné à la porte », raconte Gloria Filipova, 29 ans, chef de projet de l’association Bilitis, qui était présente au moment de cet assaut homophobe à la violence inédite. « C’était un groupe d’une dizaine de personnes. J’ai reconnu immédiatement Boyan Rasate, qui m’a frappée avant que le reste du groupe commence à tout casser. Cela a duré moins de deux minutes », assure-t-elle. M. Rasate l’aurait aussi menacée avec un couteau avant de prendre la fuite avant l’arrivée de la police.

Invité sur un plateau de télévision, lundi 1er novembre, Boyan Rasate n’a pas voulu répondre aux questions, se contentant de parler de « deux tables et trois étagères poussées » et de dénoncer « ce qui se passe dans ces associations » qu’il assimile à de la pédophilie.

« Interdire les partis politiques »

Admirateur notoire du ministre de la défense bulgare pronazi des années 1930, Hristo Lukov, M. Rasate, 50 ans, est le chef du microparti d’extrême droite Union nationale bulgare-Nouvelle démocratie, qui propose notamment « d’interdire les partis politiques ». Il avait déjà manifesté violemment contre la première Gay Pride organisée en Bulgarie en 2008, ce qui lui avait valu une condamnation à suivre un programme rééducatif pendant six mois.

Cette attaque ressemble à « une tentative désespérée pour avoir un peu d’attention »

S’il est une figure reconnue de la scène homophobe, son audience politique reste toutefois confidentielle en Bulgarie. Il a certes obtenu les 2 500 signatures nécessaires à sa candidature, mais il n’est pas même évalué par les instituts de sondage en vue du scrutin. Cette attaque ressemble à « une tentative désespérée pour avoir un peu d’attention », estime ainsi Mme Filipova, qui n’en dénonce pas moins « les actions anti-LGBT menées par l’extrême droite lors de chaque élection ».

Au-delà du parti de M. Rasate, une myriade de formations d’extrême droite prospèrent en effet en prenant pour cible les homosexuels ou les transgenres. Comme ailleurs en Europe centrale et orientale, le climat s’est durci ces dernières années pour les associations LGBT, surtout après les multiples controverses autour de la convention d’Istanbul sur les violences à l’égard des femmes. Jamais ratifié, ce texte du Conseil de l’Europe avait suscité le vif rejet de l’extrême droite bulgare, mais aussi du très conservateur parti socialiste local, car il contient le mot de « genre ».

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