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Homophobie

Une mère soupçonnée d’avoir empoisonné son fils après la découverte de son homosexualité

LGBT +dossier
Une femme a été mise en examen pour «administration de substance nuisible par ascendant» et pour «menace de mort en raison de l’orientation sexuelle». Elle aurait forcé son enfant à boire de l’eau de Javel, après avoir découvert son homosexualité.
par LIBERATION
publié le 5 octobre 2022 à 20h53

L’affaire est horrifique et révélatrice de l’extrême virulence que peut atteindre l’homophobie en France. Une femme de 38 ans a été mise en examen par un juge de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour «administration de substance nuisible par ascendant» et pour «menace de mort en raison de l’orientation sexuelle», comme le révèle le Parisien. Elle est soupçonnée d’avoir voulu faire boire de l’eau de Javel à son fils de 12 ans après avoir découvert son homosexualité.

Les faits se sont produits dimanche. Ce jour-là, le garçon se présente en larmes au commissariat de Sèvres, où habite la famille, tôt le matin. Il est suivi par sa mère qui lui intime l’ordre de se taire. Mais devant les policiers, l’adolescent parvient à livrer son récit. Sa mère l’aurait réveillé dans la nuit après avoir découvert sur son téléphone un contenu qui la révulse. «Elle y a découvert des échanges et des photos dénudées avec un homme adulte. Mais aussi que son garçon s’était inscrit sur un site de rencontres homosexuelles», relate une source proche de l’affaire au quotidien francilien.

Plutôt que de s’inquiéter du fait que son fils puisse être victime d’un prédateur sexuel, c’est la découverte de son orientation sexuelle supposée qui aurait déclenché la furie de la mère. Selon le récit de son enfant, elle l’insulte, le menace de mort, lui assure qu’il n’est «plus [s]on fils». Avant de remplir un verre avec de l’eau de Javel et de le porter de force à la bouche du garçon. Lequel serait parvenu à recracher l’ensemble de ce produit hautement nocif et potentiellement mortel. Après cet épisode, la mère aurait entraîné son fils vers le pont de Sèvres, le menaçant de le jeter à la Seine.

Placée en garde à vue, elle soutient ne pas avoir voulu tuer son fils et évoque «une façon de parler plutôt qu’une véritable envie de passer à l’acte», selon le Parisien. Le beau-père de l’enfant, présent au domicile au moment des faits relatés, a été mis en examen pour «complicité d’administration de substance nuisible par ascendant». L’enfant a été placé dans un foyer de l’Aide sociale à l’enfance.

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