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En Slovaquie, une attaque homophobe fait deux morts à Bratislava

Un homme de 19 ans a abattu, mercredi, deux personnes dans un bar LGBT du centre de la capitale slovaque. Dans un manifeste, il avait détaillé ses positions antisémites, homophobes et suprémacistes. Il a été retrouvé mort jeudi.

Par  (Vienne, correspondant régional)

Publié le 13 octobre 2022 à 18h45, modifié le 14 octobre 2022 à 09h41

Temps de Lecture 2 min.

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La présidente slovaque Zuzana Caputova sur le site de la fusillade, à Bratislava, en Slovaquie, le 13 octobre 2022.

Le scénario est désormais devenu tristement classique. Après avoir publié un manifeste homophobe, raciste et antisémite sur Internet, un Slovaque de 19 ans a abattu, mercredi 12 octobre au soir, deux hommes dans un bar LGBT du centre de Bratislava, la capitale slovaque. Blessée, une femme a été hospitalisée. Le tireur a quant à lui été retrouvé mort par la police, jeudi matin, après s’être vanté de ses actes dans des propos décousus sur le réseau social Twitter et sur les forums non modérés 4chan, où il a aussi posté des photos de lui montrant un visage juvénile barré d’une fine moustache brune.

« Le motif probable de cet acte est la haine envers les personnes d’une race ou d’une orientation sexuelle différente », a confirmé jeudi, Daniel Lipsic, le procureur spécialisé. Dans son manifeste de 65 pages en anglais, le tireur se revendique de Brenton Tarrant, le terroriste d’extrême droite australien qui a tué 51 personnes dans deux mosquées à Christchurch (Nouvelle-Zélande) en 2019, et de John Earnest, qui a tué une personne dans une synagogue aux Etats-Unis, la même année. Les deux auteurs avaient aussi publié de longs textes montrant leur obsession pour la suprématie blanche.

« Planifié de longue date »

Adepte d’Internet et de Donald Trump, le jeune meurtrier slovaque explique dans son texte avoir été victime de ce qu’il percevait être « du harcèlement » dans sa scolarité, mais « qui était juste le fait qu[il] était une mauviette incapable de supporter les blagues ». Selon la presse slovaque, il est le fils d’un ancien candidat du parti de la droite radicale, Patrie, aux législatives de 2020, qui n’avait pas obtenu assez de voix pour siéger au Parlement. Sur Twitter, le tueur avait annoncé son passage à l’acte de façon cryptique quelques heures avant en écrivant : « Ce sera fait. »

Nommé Teplaren, le bar choisi par l’assaillant est un des rares lieux de la capitale slovaque ouvertement gay et se veut « une oasis chaleureuse où vous pouvez être vous-même ». L’établissement est situé à quelques centaines de mètres de la présidence et du siège du gouvernement slovaques. « Le tueur est venu, a attendu et a tiré sur deux hommes à bout portant et blessé une femme. Je suis horrifié par cet acte manifestement planifié de longue date », a dénoncé le patron du bar, Roman Samotny, précisant que le lieu faisait régulièrement l’objet de menaces.

Cet attentat intervient dans un climat « où de plus en plus de responsables politiques répandent des discours de haine contre les LGBT, y compris parmi les partis gouvernementaux », dénonce l’auteur et militant Marek Hudec. Bien que très conservateur sur les questions de société, ce pays d’Europe centrale comptant 5,5 millions d’habitants n’avait cependant jamais connu un tel attentat homophobe. La quasi-totalité du monde politique slovaque a condamné cet attentat. Mais la présidente (centriste) Zuzana Caputova, régulièrement prise pour cible en raison de ses opinions tolérantes envers les personnes LGBT, a aussi demandé « que les juges et les procureurs prennent plus aux sérieux les discours de haine ». « Cette haine a coûté des vies humaines innocentes », a-t-elle dénoncé.

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