Accéder au contenu principal
Reportage

Qatar: la difficile vie des personnes LGBT+ dans un pays où l'homosexualité est punie par la loi

Au Qatar, alors que la Coupe du monde de football bat son plein, les personnes LGBT+ vivent souvent des situations terriblement compliquées, dans un pays où affirmer son homosexualité est rigoureusement interdit.

Au Qatar, être homosexuel est interdit par la loi, et la situation est d'autant plus compliquée pour les personnes transgenres. (Image d'illustration)
Au Qatar, être homosexuel est interdit par la loi, et la situation est d'autant plus compliquée pour les personnes transgenres. (Image d'illustration) Pixabay/CC0/SatyaPrem
Publicité

De notre envoyé spécial au Qatar,

Cet homme, qui préfère rester anonyme, est sur le point de quitter le Qatar pour aller se marier à Londres. Il n’est pas persécuté et il reconnaît que son pays évolue très rapidement. Il sait aussi que s’épanouir complètement en tant que gay au sein de l’Émirat est pour l’instant impossible: « J’ai vécu avec mon compagnon sans me cacher. Les voisins étaient au courant, mes amis aussi. Si la plupart de mes amis sont des expatriés, c’était plus compliqué avec ma famille. Je ne vivais pas chez mes parents et il y avait un tabou puisqu’au Qatar, si le fils quitte la maison, c’est qu’il se marie ! »

Ce Qatarien raconte que ses parents lui posaient des questions sur son appartement, mais pas sur la personne avec laquelle il vivait. « Ils me demandaient: "Il y a deux chambres ?" Et je leur répondais: “Oui, deux chambres, c’est ça”. En réalité, il n’y avait qu’une seule chambre dans cet appartement. C’était plus simple de leur dire ce qu’ils voulaient entendre. Je me demande toujours si ce serait une bonne chose de leur dire la vérité, mais personne n’en sortirait indemne ! Ils seraient dévastés et je serais dévasté de les savoir dévastés. Je vais simplement leur dire que je pars à Londres et on verra pour la suite ! »

À écouter aussi: LGBT: pourquoi tant de haine?

Une réalité d'autant plus difficile pour les personnes transgenres

Cet homme estime que d’autres souffrent plus que lui, ceux dont les familles sont encore plus strictes. Depuis toujours, ceux-là « vivent avec l’idée que leur vie n’est pas la bonne. J’ai beaucoup d’amis trans et ce sont ceux qui souffrent le plus ! » Il explique également qu’au Qatar, il n’y a pas de chasse à l’homme lorsque l'on est homosexuel, que la police ne vient pas frapper à toutes les portes pour dénoncer les personnes LGBT+. Mais il admet quand même devoir changer sa voix, cacher son nom. « Et je dois partir ! Quitter ma famille, quitter tout le monde, abandonner une vie confortable, car mon pays ne m’accepte pas ! »

Cet homme admet également que les générations plus jeunes sont différentes: « Mon cousin n’a que cinq ans de moins et sa génération est encore totalement différente ! D’ailleurs, il est l’un des premiers membres de ma famille à avoir rencontré mon compagnon. C’était simple et j’ai pu lui présenter mon petit ami. » Il en est convaincu, si le Qatar veut s’ouvrir au monde, il doit accepter le monde tel qu’il est, « le monde ne change pas pour vous ».

À lire aussi: Coupe du monde 2022, soutien aux personnes discriminées: le Mondial de la discorde

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.