Une usine de préservatifs à Xapuri, au Brésil, le 7 octobre 2014

Une usine de préservatifs à Xapuri, au Brésil, le 7 octobre 2014 (image d'illustration)

afp.com/YASUYOSHI CHIBA

Les chiffres sont vertigineux. L'Organisation mondiale de la Santé a révélé jeudi qu'il y avait chaque jour plus d'un million de nouveaux cas d'infections sexuellement transmissibles (IST) dans le monde. Dans son nouveau rapport, l'organisation répertorie les quatre infections les plus répandues parmi les personnes âgées de 15 à 49 ans : chlamydiose, gonorrhée, syphilis et trichomonase.

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Ces quatre maladies sexuellement transmissibles font chaque année plus de 376 millions de nouveaux cas dans le monde, a indiqué l'agence spécialisée de l'ONU, sur la base des dernières statistiques rassemblées en 2016. Et ce chiffre n'a pas baissé par rapport à la précédente étude de 2012.

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"Nous constatons une absence inquiétante de progrès dans la lutte pour stopper la propagation des infections sexuellement transmissibles dans le monde", a déclaré dans un communiqué le Dr Peter Salama, directeur général adjoint de l'OMS chargé des réponses d'urgence. "C'est un signal d'alarme en faveur d'un effort concerté pour permettre à tout le monde, partout, de pouvoir accéder aux services nécessaires pour prévenir et traiter ces maladies invalidantes."

De graves complications possibles

Les statistiques de l'OMS montrent qu'en 2016, il y avait eu 127 millions de nouveaux cas de chlamydiose, 87 millions de gonorrhée, 6,3 millions de syphilis et 156 millions de trichomonase. Ces IST se transmettent lors de rapports sexuels non protégés, mais certaines peuvent aussi être contractées lors d'une grossesse ou d'un accouchement. La syphilis peut aussi se transmettre au contact de sang contaminé.

Si elles ne sont pas diagnostiquées ni traitées à temps, elles peuvent entraîner de graves complications et des séquelles à long terme, comme des maladies neurologiques et cardiovasculaires, l'infertilité, des grossesses extra-utérines et des fausses couches, et également augmenter le risque de contracter le VIH.

À elle seule, la syphilis a provoqué quelque 200 000 morts-nés en 2016.

Pas toujours de symptômes visibles

"Depuis la dernière étude publiée en 2012, il n'y a eu aucune baisse significative des taux de nouveaux cas ou de cas existants", reconnait l'OMS. En moyenne, indique l'agence, environ 1 personne sur 25 dans le monde a au moins une de ces IST, souvent même plusieurs en même temps.

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Les MST peuvent être facilement traitées et guéries, mais comme elles ne se signalent pas toutes par des symptômes, à part la gonorrhée, les malades ignorent qu'ils sont contaminés. "Nous considérons que c'est une épidémie cachée, une épidémie silencieuse, une épidémie dangereuse", a résumé Melanie Taylor, une experte de l'OMS sur les IST, lors d'une conférence de presse.

L'OMS préconise aux personnes "sexuellement actives" de faire des examens médicaux pour savoir si elles ont une IST et d'utiliser des préservatifs. Elle recommande aussi aux femmes enceintes de subir des tests contre la syphilis et le VIH.

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