POLITIQUE - Agir et vite. C’est à la suite d’une sollicitation pressante sur les réseaux sociaux que la députée LREM Laurence Vanceunebrock-Mialon a commencé à se pencher sur l’obscur sujet des thérapies de conversion sur les personnes homosexuelles, dont elle n’avait jamais entendu parler. La succession des auditions débutées début novembre la glace d’effroi: homosexualité, foi et manipulation ou violence, il y a bien un sujet malgré la défense des associations religieuses. Toutefois légiférer sur le sujet présente de nombreuses difficultés.
Tandis que le documentaire “Homothérapies, guérisons forcées” sort à la télévision sur Arte ce mardi 26 novembre, deux députés français aimeraient faire interdire toutes pratiques visant à modifier l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’une personne à l’horizon 2020.
De quoi parle-t-on?
Face à eux, de multiples modes d’action à appréhender: cela peut aller du mauvais conseil d’un religieux mal informé ou de prières de délivrance chez les évangéliques par exemple à l’excision ou le viol chez certaines communautés issues d’Afrique du Nord -apprend-on pendant les auditions, débutées mi-novembre.
Laurence Vanceunebrock-Mialon et son co-rapporteur Bastien Lachaud de La France Insoumise doivent également percer la culture du secret qui règne sur ces pratiques et comprendre l’importance de la foi chez certaines victimes homosexuelles qui ont besoin de se tourner vers leurs responsables religieux. Il faudra donc que la proposition de loi fasse bien la différence entre accompagnement spirituel et “thérapies”.
Créer un nouveau délit
Également, l’absence actuelle de délit existant empêche pour l’instant les victimes de porter plainte. L’arsenal policier ne dispose pas en effet d’un code NATINF permettant d’enregistrer des procès-verbaux liés à ces plaintes, les infractions que commettent ces pratiques étant en effet multiples. Abus de confiance, manipulation mentale, intimidation, harcèlement moral, violences verbales et physiques, mutilation, viol, etc. Pour embrasser l’ensemble de ces crimes, la meilleure solution pourrait être de créer une infraction spécifique et modifier ainsi chaque alinéa du Code pénal pour constituer une circonstance aggravante.
Tandis que les auditions se poursuivent, la députée Laurence Vanceunebrock-Mialon rêve de demander une commission d’enquête qui lui laisserait le temps d’appréhender toute l’étendue des réalités qui se cache derrière le terme inexact de “thérapies de conversion”.
À voir également sur Le Huffpost:
Ils ont infiltré les thérapies de conversion en France