Huit mois de prison avec sursis requis contre une ex-élue FN homophobe pour apologie du terrorisme

Publié le

Huit mois de prison avec sursis ont été requis jeudi 28 novembre à Saint-Brieuc contre Catherine Blein, ancienne élue FN, pour apologie du terrorisme. Elle s'était aussi illustrée pour ses propos homophobes et anti mariage pour tou.te.s

catherine blein ex-FN prison Christchurch
Catherine Blein, ex-élue FN, a été condamnée à huit mois de prison pour apologie du terrorisme - New Africa / Shutterstock

La conseillère régionale de Bretagne a été jugée pour apologie du terrorisme suite à un tweet évoquant la loi du talion après l’attentat de Christchurch.

Initialement investie pour les législatives de 2017, cette élue FN de 73 ans a été suspendue puis exclue du parti pour ses propos homophobes et islamophobes.

« L’hommage rendu à ce malheureux flic, c’était surtout pour faire la promotion de l’homosexualité. »

Dans une interview donnée au site BuzzFeed en 2017, Catherine Blein était revenue sur l’hommage donné à Xavier Jugelé, policier tué lors d’un attentat sur les Champs-Élysées.

« L’hommage rendu à ce malheureux flic, c’était surtout pour faire la promotion de l’homosexualité. Vous savez moi je n’ai rien contre les homos qui se tiennent dans leur coin. Mais je suis contre le mariage par exemple. Un mariage, c’est entre un homme et une femme. Une famille, c’est un père, une mère, et des enfants. J’ai fait toutes les manifestations de La Manif pour tous ».

Loi du talion

Catherine Blein était jugée jeudi 28 novembre par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc pour « apologie publique d’un acte de terrorisme  ». Le 15 mars dernier, elle avait invoqué, sur Twitter, la loi du talion afin de justifier les attentats de Christchurch. Le réseau social a par la suite réduit la visibilité de son tweet.

Huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité

Le procureur a requis huit mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité. La défense a, elle, demandé la relaxe. La décision a été mise en délibéré au 23 janvier 2020.

Lors de l’audience, la présidente du tribunal a souligné que le tweet avait fait l’objet de 89 signalements sur la plateforme Pharos de signalements de contenus illicites en ligne.

Quatre plaintes ont été déposées par le Conseil français du culte musulman (CFCM), le conseil régional de Bretagne, l’association Musulmans de France et Ouahid Abassi, conseiller municipal de Meaux (Seine-et-Marne).

« Une réaction peut-être un peu épidermique »

A la barre, Catherine Blein a reconnu une « réaction peut-être un peu épidermique ». « Quelques mois auparavant, il y avait eu une scène tout aussi dramatique et semblable dans une église copte en Egypte  », a-t-elle indiqué, disant avoir fait « le constat, le parallèle, qu’à une violence illégitime correspondait une autre violence tout aussi illégitime ». « J’ai réalisé après que ça avait pu être mal interprété », a-t-elle ajouté.

49 personnes ont été tuées et 20 autres grièvement blessées le 15 mars dernier dans des attaques contre deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, par un extrémiste australien de 28 ans, « fasciste autoproclamé ».

Dans un communiqué, le groupe Rassemblement National (RN) au conseil régional de Bretagne avait condamné « avec la plus grande fermeté » les propos tenus par Catherine Blein.

Avec l’AFP