Plainte de quatre familles après des injures homophobes et racistes proférées par des policiers contre leurs enfants  - Vitry-sur-Seine

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Plainte de quatre familles après des injures homophobes et racistes proférées par des policiers contre leurs enfants

Quatre familles ont déposé plainte pour "détention arbitraire" et "injures à caractère raciste et homophobe" après l'interpellation le 26 mai de quatre collégiens de 14 et 15 ans.

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Mis en ligne le 10/06/2020

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Quatre familles de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) ont déposé plainte pour "détention arbitraire" et "injures à caractère raciste et homophobe" après l'interpellation de leurs enfants de 14 et 15 ans, selon leur avocat Me Jérôme Karsenti, confirmant une information de Mediapart et de France Inter.

Les faits se sont déroulés mardi 26 mai en début d'après-midi dans cette ville de la proche banlieue parisienne. Ce jour-là, quatre collégiens, dont deux d'origine maghrébine et un jeune noir, font l'objet d'un contrôle de police alors qu'ils se trouvent dans un parc. Mediapart précise que l'intervention est effectuée par quatre policiers en civil portant un brassard qui appartient à la BAC (brigade anti-criminalité) du Kremlin-Bicêtre.

"Ils sont menottés en pleine rue pendant deux heures avant qu'une voiture de la police municipale ne vienne pour les emmener au commissariat du Kremlin Bicêtre", précise Jérôme Karsenti. "On leur parle vaguement d'un vol qui se serait déroulé la veille mais il n'y a pas de motif d'interpellation", assure l'avocat.  

Trois jeunes sont alors transportés au commissariat dans la voiture de la police municipale. C'est là qu'ils affirment avoir reçu des insultes homophobes et racistes. "On était en stress. Ils ont commencé à mal parler à mes potes. Ils ont dit en parlant de Yassine [prénom modifié] : 'Lui, c'est un Africain, ça se voit'. Ils nous demandent ce qu'on fait, on répond qu'on est sortis ensemble, et là ils nous disent : 'Vous êtes gays !'", témoigne Raphaël [prénom modifié] auprès de Mediapart. 

Une version confirmée par Sadi [prénom modifié] : "Ils nous ont fouillé l'un après l'autre, ils nous ont pris en photo l'un après l'autre. Ils nous ont traités de pédés. Ils m'ont traité de con. Ils ont dit : 'Eux, c'est des nègres, ils ne sont pas éduqués, ils ne savent pas s'habiller'". L'un des collégiens affirme avoir été giflé par l'un des policiers.  

Les trois adolescents sont entassés à trois dans une cellule pour la nuit, où un quatrième adolescent les rejoindra plus tard. Ils n'arrivent ni à obtenir de l'eau ni à aller aux toilettes, précise Mediapart. Les quatre jeunes seront relâchés le lendemain soir sans qu'aucune charge ne soit retenue contre eux, selon leur avocat. Trois jours plus tard, l'un des jeunes affirme qu'il a été menacé dans la rue par l'un des policiers contre lequel il avait déposé plainte. 

Les parents affirment ne pas avoir été prévenus de la garde à vue de leurs enfants. "On était mort d'inquiétude, nous n'avions aucune information, absolument rien. Toute la procédure a été faite sans que nous ne soyons dans la boucle", explique Mohand Bakir, père de l'un des jeunes. "Mon fils a 14 ans. Comment est-ce possible qu'on ne nous prévienne pas ? Encore aujourd'hui nous ne savons pas pourquoi nos enfants ont été arrêtés", poursuit-il. 

Une source policière affirme que les parents ont bien été prévenus des gardes plus ou moins dans l'heure qui a suivi, que les trois jeunes ont également pu voir un avocat et deux d'entre eux on un médecin. "Les familles ont été reçues le soir même par un officier de police judiciaire", ajoute cette source, "et la députée le lendemain par le commissaire".

"A ce jour, nous n'avons toujours pas les noms des avocats qui ont été appelés pour voir les jeunes", soutient à l'AFP la députée insoumise Mathilde Panot qui s'est mobilisée dès les premières heures de l'affaire. "Ce qui est inquiétant, c'est que même avec ma présence, on a eu du mal à faire respecter les droits de citoyens, d'enfants qui sont aujourd'hui traumatisés par ce qu'ils ont vécu", poursuit-elle.

A l'issue de leur garde à vue, aucune charge n'a été retenue contre eux, selon Me Karsenti. Sollicité, le parquet de Créteil n'a à ce jour pas reçu les plaintes des familles. Trois jours plus tard, un des jeunes affirme qu'il a été menacé dans la rue par un des policiers contre lequel il avait déposé plainte.

Rédaction avec AFP

 

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