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La justice européenne a-t-elle obligé les États membres à reconnaître l'homoparentalité ?

Dans un arrêt du 14 décembre, la CJUE ordonne à la Bulgarie de donner des papiers d'identité aux enfants de couples homoparentaux.
Dans un arrêt du 14 décembre, la CJUE ordonne à la Bulgarie de donner des papiers d'identité aux enfants de couples homoparentaux. CJUE

LA VÉRIFICATION - Dans un arrêt du 14 décembre, la Cour de justice de l'UE ordonne à la Bulgarie de donner des papiers d'identité à la fille d'un couple de femmes. Des interprétations différentes ont été faites de cette décision.

LA QUESTION. Tous les États membres de l'Union européenne n'ont pas la même politique à l'égard des familles homoparentales - d'où de nombreux casse-tête juridiques, puisque les couples homosexuels qui veulent avoir un enfant peuvent tirer profit de ces disparités. Ainsi la Cour de justice de l'Union européenne a rendu, à la demande d'une juridiction bulgare, un arrêt permettant d'éclairer l'interprétation des traités européens dans un cas précis particulièrement épineux.

Deux femmes mariées, l'une bulgare et l'autre britannique, ont été reconnues toutes les deux mères d'une fille née en Espagne, par un acte de naissance établi par les autorités espagnoles. Théoriquement la Bulgarie doit accorder la nationalité à l'enfant (puisque l'une de ses deux mères est bulgare), mais jusqu'ici le pays n'a pas fourni de documents d'identité à cette fillette puisqu'il faut pour cela un acte de naissance bulgare, et que la Bulgarie refuse de transposer un acte de naissance mentionnant deux parents de même sexe. Les deux mères de l'enfant se sont donc tournées vers les tribunaux, qui ont renvoyé la question devant la justice européenne en demandant à la Cour de Luxembourg de dire si un pays européen qui ne reconnaît pas l'homoparentalité est obligé de délivrer un acte de naissance à un enfant né à l'étranger et dont l'acte de naissance établit une filiation homoparentale.

La CJUE a répondu la chose suivante dans un arrêt rendu le 14 décembre dernier : «S'agissant d'un enfant mineur, citoyen de l'Union dont l'acte de naissance délivré par les autorités compétentes de l'État membre d'accueil désigne comme ses parents deux personnes de même sexe, l'État membre dont cet enfant est ressortissant est obligé, d'une part, de lui délivrer une carte d'identité ou un passeport, sans requérir l'établissement préalable d'un acte de naissance par ses autorités nationales, ainsi que, d'autre part, de reconnaître, à l'instar de tout autre État membre, le document émanant de l'État membre d'accueil permettant audit enfant d'exercer, avec chacune de ces deux personnes, son droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres.»

En relayant cette décision de la CJUE, les médias se sont alors livrés à différentes interprétations de l'arrêt. Ouest France a ainsi titré dès le lendemain : «L'Union européenne reconnaît la famille homoparentale», tandis que L'Obs écrivait : «Les États de l'UE doivent dorénavant reconnaître la filiation entre un couple homosexuel et son enfant». Plus prudent, Sud Ouest faisait une lecture plus littérale de l'arrêt : «Bébé apatride de lesbiennes : la Bulgarie contrainte à délivrer une pièce d'identité à l'enfant». Dans un communiqué de presse, La Manif Pour Tous, qui s'est opposée en France à la reconnaissance de la filiation homoparentale, dénonce un emballement médiatique : «l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne du 14 décembre ne signifie pas que les États membres auraient à reconnaître un lien de filiation entre un enfant et deux femmes ou deux hommes, mais simplement à appliquer les traités qui impliquent, du fait de la liberté de circulation dans l'Union européenne, que chacun puisse avoir un passeport ou une carte d'identité.»

Que dit donc vraiment cet arrêt ? La CJUE vient-elle vraiment de décider que les États membres avaient l'obligation de reconnaître la filiation entre les couples homosexuels et l'enfant qu'ils élèvent ?

VÉRIFIONS. Le raisonnement que…

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12 commentaires
  • Mahieu

    le

    Seule solution face à ce bourbier de wokiste, sortir de l'union européenne. Et c'est un ex-européen convaincu qui le dit. Le projet européen a été dévoyé par les gauchistes.

  • Sans-dents

    le

    Pour ce qui est de la France, et en raison de la "PMA sans père" qui fut récemment votée, il est désormais gravé dans le marbre de la Loi que le statut de "père" n'existe plus. Un homme n'est plus qu'un fournisseur de sperme.
    Donc, en France, deux femmes peuvent ère simultanément "mères", sans "père" pour l'enfant !
    C'est le "progrès" ...
    Vivement qu’une véritable alternance politique abroge ces imbécillités insensées et contre nature !

  • Paul Emiste

    le

    C´etait pourtant simple depuis le départ. Mariage homosexuel, donc droit à l´enfant donc PMA et pour l´égalité la GPA.
    L´ÚE est pourrie par le wokisme.

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