ENQUETEUn mineur conduit dans une « thérapie de conversion » dans l’Hérault ?

Montpellier : Un adolescent transgenre conduit dans une « thérapie de conversion » homophobe ?

ENQUETELe parquet a indiqué lundi avoir ouvert une enquête préliminaire
Un officier de police judiciaire. (illustration)
Un officier de police judiciaire. (illustration) - SYSPEO/ / SIPA
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

Ce mardi, le parquet a indiqué que « la jeune personne qui avait disparu de Montpellier (Hérault) dans des conditions justifiant l’ouverture d’une enquête préliminaire des chefs d’enlèvement et séquestration a été découverte saine et sauve hier soir [lundi] au domicile de membres de sa famille ». « Les éléments constitutifs des infractions d’enlèvement et séquestration n’apparaissent pas caractérisés en l’état, poursuit le procureur, dans un communiqué. Il convient désormais d’établir si d’autres infractions auraient pu être commises au préjudice de cette personne. »

Le parquet de Montpellier avait indiqué, lundi, avoir ouvert une enquête préliminaire des chefs d’enlèvement et séquestration, après la disparition d’un adolescent transgenre. La justice soupçonnait sa famille d’avoir conduit le mineur vers un centre pratiquant des « thérapies de conversion ». C’est un « signalement émanant du monde associatif » qui a déclenché l’ouverture de cette enquête, confiée à la PJ de Montpellier. Les mêmes faits avaient été dénoncés par la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, avait poursuivi, dans un communiqué, Fabrice Bélargent, le procureur de Montpellier.

« En danger »

Dans une vidéo postée dimanche, sur Instagram, et vue près de 10.000 fois, une jeune femme explique que son nouveau colocataire, âgé de 17 ans, étudiant en théâtre au cours Florent, à Montpellier, aurait été emmené la semaine dernière par ses parents, après leur avoir révélé qu’il souhaitait dorénavant être considéré comme de sexe masculin, alors qu’il était né femme. L’appel de la jeune femme, qui estime que l’adolescent est « en danger », a été relayé par l’association Fierté Montpellier Pride.

L’association montpelliéraine a indiqué, sur Twitter, que les parents du mineur auraient décidé de l’envoyer, contre son gré, à partir de lundi, à Juranville (Loiret) dans un établissement où sont pratiquées des « thérapies de conversion ». « L'existence d’un lieu destiné à la pratique des "thérapies de conversion" dans le Loiret n’a aucunement été établie dans le cadre de cette enquête », a assuré, ce mardi, le procureur.

Une proposition de loi

Le 14 décembre, députés et sénateurs s’étaient mis d’accord sur la rédaction commune d’une proposition de loi pour interdire ces « thérapies de conversion », des pratiques visant à imposer l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans. Le texte vise à muscler la réponse pénale à l’encontre de « ces agissements d’un autre âge », avait indiqué le patron de LREM à l’Assemblée nationale, Christophe Castaner. Ceux qui les pratiqueront pourront être punis de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende, des peines pouvant grimper à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende, en cas de circonstances aggravantes.

Les thérapies de conversion sont déjà punissables via un grand nombre d’infractions (abus de faiblesse, harcèlement, discrimination, propos homophobes, etc), mais celles-ci sont parfois « difficiles à appréhender », selon le groupe LREM à l’Assemblée.

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