internetLe mot lesbienne ne renvoie plus (tout de suite) vers des contenus pornographiques sur Google

Par Marion Chatelin le 18/07/2019
Lesbienne

À la place des contenus pornographiques, les internautes trouvent désormais des articles de presse lorsqu'ils tapent le mot lesbienne dans Google. Une vraie victoire pour les activistes.

Enfin ! Le mot lesbienne tapé dans la barre de recherche Google ne renvoie plus immédiatement vers des sites pornographiques. Les touts premiers sites pour adultes ont été relégués à la huitième ou la neuvième page, en fonction de l'heure à laquelle nous avons actualisé notre recherche. Et ce, que l'on soit en navigation privée ou publique.

Et il s'agit là d'une vraie victoire pour les militantes lesbiennes ! Contactée par TÊTU, la cyberactiviste Fanchon, à l'origine du mouvement #SEOLesbienne, dit ressentir "un grand bonheur". "C'est un réel changement de paradigme. Et on n'a pas eu besoin de faire de pétition", constate-t-elle d'un ton enjoué.

Précision de taille : nous n'avons pas activé la fonction du safe search qui permet de bloquer les résultats explicites.

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Du contenu pertinent

Il est impossible de savoir précisément quand le référencement du mot "lesbienne" a changé. TÊTU a appris la nouvelle ce jeudi 18 juillet au matin, sur Twitter, grâce au tweet de l'internaute @BrillanteTwitte.

Jusqu'à présent, et comme le montre la vidéo ci-dessous, la recherche de ce mot sur Google renvoyait dès la premières page vers des sites pornographiques. Et ce presque exclusivement.

Les premiers contenus renvoient désormais vers la page Wikipédia du mot "Lesbienne", la définition du dictionnaire, des articles de presse pédagogiques, notamment celui de Vice "Quand internet a un problème avec le mot 'lesbienne'" ou celui de TÊTU, "Quand les lesbiennes nous font hurler de rire sur les réseaux sociaux".

Un contenu approprié selon Fanchon, qui s'en félicite. "Une adolescente qui va taper lesbienne dans sa barre de recherche Google aura enfin des contenus pertinents. De l'information, du loisir, bref ce qu'il aurait toujours fallu avoir." 

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"Il est clair que nous avons échoué ici"

Pour Fanchon, il s'agit très certainement d'un changement d'algorithme opéré par Google. "C'est important de savoir réellement ce qu'a décidé Google, précise l'activiste auprès de TÊTU. Car si c'est un changement d'algorithme, les experts en référencement pourraient quand même tenter de le contourner et faire remonter les sites pornographiques." 

Contacté par TÊTU, un porte-parole de Google a affirmé travailler "d'arrache-pied pour empêcher le contenu potentiellement choquant ou offensant de monter en flèche dans les résultats de recherche, dans le cas où les utilisateurs ne recherchent pas explicitement ce contenu"Et le porte parole de poursuivre :

"Il est clair que nous avions échoué ici et nous continuerons à travailler pour améliorer nos résultats de recherche de manière algorithmique, afin de pouvoir préserver des résultats de haute qualité à la fois pour des requêtes spécifiques, tout comme pour des catégories plus larges de requêtes."

Selon la cyberactiviste cela démontre la puissance de Google et l'impact que peut avoir le référencement des mots sur les internautes. "Google peut réellement décider de la définition d'un mot de manière totalement unilatérale", affirme-t-elle.

Une victoire à nuancer

Mais la victoire est à nuancer légèrement. Car certains contenus apparaissant sur la première et la deuxième page de recherche reflètent toujours une image sexuelle des lesbiennes. À ce jour l'article "Pratiques lesbiennes : petit tour des pratiques lesbiennes entre femmes" du site Auféminin.com arrive en troisième position sur la première page. Sur la deuxième page de recherche on trouve aussi un article du magazine Elle, sur le kamasutra lesbien.

Autre information importante : l'algorithme n'a pas changé pour l'onglet "vidéos". Sept vidéos sur les dix suggestions de la première page renvoient vers des sites pornographiques.

Ce papier a été mis à jour jeudi 18 juillet à 16:03. 

Crédit photo : Capture d'écran.