Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La « joie » et le « soulagement » des féministes qui se « découvrent » lesbiennes

Solange, Edith et Noémie étaient en couple avec des hommes il y a encore quelques mois. Leur prise de distance vis-à-vis de l’hétérosexualité est survenue en même temps que leur cheminement féministe.

Par 

Publié le 25 avril 2021 à 07h00, modifié le 02 septembre 2021 à 22h57

Temps de Lecture 6 min.

Article réservé aux abonnés

Une femme brandit une pancarte avec l’inscription « Merci Adèle Haenel », mardi 8 mars, lors d’une manifestation organisée dans le cadre de la journée internationale des droits des femmes, à Paris.

Au milieu du cortège du 8-Mars, sa silhouette élancée la distingue. Laure brandit un écriteau parsemé de paillettes : « Pénis partout, jouissance nulle part ». L’an dernier, à la manifestation pour les droits des femmes, la professeure des écoles de 36 ans n’avait pas de pancarte. L’année écoulée a fini d’alimenter une misandrie longtemps tue. Au point de renoncer aux hommes ? « Je suis en plein questionnement », reconnaît Laure, évoquant « le lesbianisme comme une réponse politique au modèle pesant de l’hétérosexualité ».

Autour d’elle, de nombreuses femmes se tiennent la main, s’enlacent et s’embrassent. Dans la foule, des centaines de slogans font écho au sien : « Délivrez-nous du mâle », « Engagez-vous dans le Gouinistan », « Ras les boobs de ce monde de couilles », « Nos désirs font désordre », « Visibilité lesbienne ». « De plus en plus de jeunes femmes assument leur lesbianisme, c’est très frappant », constate en marge du rassemblement Alice Coffin, militante lesbienne, élue écologiste au Conseil de Paris. En attestent les manifestantes qui viennent la remercier pour son essai Le Génie lesbien (Grasset, 2020), lequel a suscité la controverse en septembre.

L’année 2020 a constitué une charnière pour la représentation des personnes lesbiennes dans la sphère publique. D’Adèle Haenel quittant les Césars pour dénoncer le couronnement de Roman Polanski, soutenue dans une tribune au vitriol par Virginie Despentes, au coming out de la chanteuse Angèle, elles ont marqué l’actualité et parfois fait basculer les esprits. « Faire son coming out, pour une personnalité, c’est crier je suis lesbienne pour que d’autres, moins connues, puissent assumer leur identité dans la rue, leur famille, leur sphère professionnelle », écrit Alice Coffin dans son livre, confiant être « passée à côté de dix ans de sa vie » faute de représentations lesbiennes auxquelles s’identifier.

« Des signes »

Mais s’assumer lesbienne procède bien souvent d’un long cheminement. Surtout lorsque l’on grandit dans un milieu où l’hétérosexualité est la norme. « En Haute-Savoie, d’où je viens, il n’y avait aucune représentation de couple LGBT », se souvient Noémie Gmür, 30 ans. « Le lesbianisme est un impensé, ça n’existe pas, c’est rendu invisible », renchérit Edith*, 30 ans, militante au sein de l’association Osez le féminisme, qui publie lundi 26 avril – journée de la visibilité lesbienne – Naissance lesbiennes, un recueil de témoignages sur le sujet.

Il vous reste 73.2% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.