LGBTphobieUSA : un couple lesbien se voit refuser une place en maison de retraite, et le juge approuve

Par Marion Chatelin le 18/01/2019
retraite

En 2016, deux femmes en couple se sont vu refuser l'admission dans une maison de retraite, "Friendship Village senior living community", dans l'État du Missouri. Elles avaient porté l'affaire devant les tribunaux et attaqué la maison de retraite en justice. Mercredi 16 janvier dernier, le juge du Missouri a rejeté leur demande.

Elles s'aiment depuis 40 ans. Mais à en croire la justice américaine, cet amour ne vaut pas grand chose. Mary Walsh, 72 ans et Bev Nance, 68 ans, ont candidaté en juillet 2016 pour intégrer un village, une sorte de grande résidence de vie, destiné aux personnes âgées. Mais, fin juillet 2016, elles ont reçu une lettre dans laquelle leur était notifié un refus, motivé par la "politique de cohabitation".

Les deux femmes sont mariées. Mais l'établissement définit le mariage comme "une union entre un homme et une femme, de la même manière que le mariage est compris dans la Bible", malgré la décision de la Cour suprême du  Les deux femmes ont donc décidé d'attaquer la résidence sur le fondement d'une discrimination sur le sexe en vertu de la loi fédérale sur le logement équitable ("Fair Housing Act"). Mary et Bev avaient pourtant déjà visité la résidence et versé un acompte de 2 000 $ pour réserver une chambre pour elles deux.

Les LGBT pas protégés

Mais ce mercredi 16 janvier, le juge du Missouri n'a pas donné raison au couple. Selon lui, la loi fédérale sur le logement équitable interdit la discrimination uniquement sur la base de "la race, la couleur, la religion, le sexe, le statut familial ou l'origine nationale". Des propos rapportés par le média local  St Louis Post. Or, "la Cour conclut que les revendications se résument à une discrimination fondée sur l'orientation sexuelle plutôt que sur le seul sexe". Ainsi, impossible de qualifier la discrimination sur l'orientation sexuelle dans cette situation.

Pourtant, plusieurs tribunaux avaient précédemment statué que la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle faisait bien partie du Fair Housing Act.

Pour l'avocate du couple, Julie Wilensky, la situation est profondément blessante, puisqu'il s'agit "d'un exemple très simple de discrimination en raison de l'orientation sexuelle".

Crédit photo : Facebook.