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Et si l’amant parfait était une lesbienne ?

Les hétérosexuels feraient bien de s’inspirer des pratiques saphiques qui les font tant fantasmer et qui fonctionnent !, nous explique la chroniqueuse de « La Matinale », Maïa Mazaurette.

Publié le 13 janvier 2019 à 06h29 Temps de Lecture 6 min.

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LE SEXE SELON MAÏA

En 2018, la requête la plus couramment tapée sur la plus importante plate-forme pornographique était « lesbian ». Même chose en 2017, 2016, 2015... on ne change pas un hashtag qui gagne ! Nous voici en présence d’un des paradoxes du désir contemporain : une minorité invisibilisée, noyée sous des stéréotypes peu flatteurs, attisant pourtant les fantasmes et la curiosité. Un double discours qui se traduit dans les représentations : des pratiques stéréotypées, conçues de manière écrasante pour un public hétérosexuel (car les femmes, comme les hommes, placent « lesbian » au premier rang de leurs errances érotiques).

Nous avons déjà parlé des raisons de ce succès lors d’une précédente chronique, attaquons-nous donc au nerf de la guerre : les hétérosexuels ont bien raison d’être curieux, vu que les lesbiennes sont incontestablement plus douées au lit. Selon une étude britannique de 2014, elles atteignent l’orgasme 75 % du temps, contre seulement dans 61 % des cas pour les femmes hétérosexuelles (et 58 % pour les bisexuelles). Des résultats confirmés en 2017 aux Etats-Unis : 86 % d’orgasmes pour les lesbiennes, 66 % pour les bi, 65 % pour les hétéros. De telles disparités n’existent pas entre les hommes.

Les choses deviennent encore plus intéressantes quand on entre dans le détail : 25 % des lesbiennes ont un orgasme à tous les coups, contre 16 % des hétéros. A l’autre extrémité du spectre, 2 % des lesbiennes n’ont jamais d’orgasme, contre 7,5 % des hétéros et 13 % des bi. Pour le cliché des lesbiennes frigides et des bisexuelles magnifiquement épanouies, on repassera !

Nulle intention ici de promouvoir une quelconque homosexualité (le lobby gay ne répond pas, il est à Mykonos) : il s’agit d’une simple question d’humilité. Ecartons donc les justifications faciles : oui, les lesbiennes peuvent s’inspirer de leur propre corps pour comprendre celui de leurs partenaires... mais l’identification a ses limites. Une lesbienne n’arrive pas en terrain conquis sous prétexte qu’elle a un clitoris, elle ne possède pas « le code » pour faire jouir une inconnue (astuce : si vous avez besoin d’un code, vous confondez votre compagne avec un coffre-fort).

C’est d’ailleurs quand nous considérons nos partenaires comme des stéréotypes (l’homme, la femme, Mars, Vénus) que nous adoptons des pratiques complètement irrationnelles. Est-ce qu’un homme voudrait qu’on lui gifle le pénis ? Non. Est-ce qu’il vanterait les mérites du « petit coup vite fait » si on parlait de le sodomiser, est-ce qu’il trouverait sympa que ça fasse « un peu mal » ? Devrait-il être amoureux pour jouir ? Non. Le jour où nous cesserons de nous focaliser sur les détails anatomiques pour reconnaître que le câblage est identique, nous pourrons commencer à souffler (de joie).

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