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Euro 2021 : l’UEFA saisie après une banderole homophobe lors du match Portugal-Hongrie

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Le réseau Fare, qui lutte contre les discriminations, a envoyé un rapport aux organisateurs de la compétition de foot pour lui faire part de la présence d’une banderole anti-LGBT lors de la victoire des Portugais à Budapest mardi dernier.
par Romain Métairie
publié le 17 juin 2021 à 12h49

«Anti-LMBTQ» (Anti-LGBTQ, pour l’acronyme français), écrit en toutes lettres sur une banderole brandie par plusieurs «supporteurs» hongrois. Des images imperceptibles depuis notre poste de télé au moment de regarder le Portugal de Cristiano Ronaldo triompher 3-0 face à la sélection hongroise mardi 15 juin à la Puskás Arena de Budapest, lors de la première journée de l’Euro 2020.

Détecter les formes de discrimination

Diffusé un temps sur les réseaux sociaux, ce message à caractère homophobe a toutefois été repéré par les radars du réseau international anti-discriminations Fare («Football Against Racism in Europe»), dont l’une des missions consiste à surveiller les matchs pour détecter les incidents de racisme et d’autres formes de discrimination. Fare a remis un rapport officiel à l’UEFA mercredi 16 juin, pour faire la lumière sur l’incident avec l’association européenne en charge de l’organisation de l’Euro.

Le slogan a été affiché publiquement, en pleine adoption par le parlement hongrois d’une loi interdisant la «promotion» de l’homosexualité auprès des mineurs et dans les écoles, qui inclue la diffusion de contenus sur «la déviation de l’identité de genre [et] le changement de sexe», selon le texte approuvé mardi. Fare dénonce ainsi «des actes politiques qui soutiennent et approuvent les politiques du gouvernement qui vient d’adopter une loi qui est largement considérée comme marginalisant la communauté LGBTQ».

Huées lors du genou posé à terre des Irlandais

Dans son rapport, l’organisme, qui rassemble des associations de supporteurs, des organisations de défense des droits humains, des clubs amateurs et des groupes activistes, critique également les huées d’une partie du public hongrois envers les joueurs de la République d’Irlande, une semaine plus tôt, à l’occasion d’une rencontre amicale à Budapest.

L’équipe irlandaise avait été sifflée au moment où elle posait un genou à terre, geste devenu symbole mondial de la lutte contre le racisme et les violences policières. La fédération hongroise «a publié une déclaration une fois qu’il a su que les joueurs irlandais poseraient un genou à terre pour dire qu’il s’agissait d’un geste politique. Cela a ensuite suscité des huées contre les joueurs irlandais», s’insurge Fare.

«La situation en Hongrie est problématique, s’inquiète Piara Powar, directeur exécutif de Fare. Vous ne pouvez pas faire de distinction entre la position du gouvernement et ce qui semble être la position de l’association de football. Cela montre où se situe la Hongrie en tant que pays. Cela ne présage rien de bon pour les événements internationaux.»

L’incident de mardi doit permettre de revoir l’arsenal de mesures prévues pour lutter contre le fléau de l’homophobie dans les enceintes sportives. «Nous avons besoin d’une meilleure approche, plus ferme, pour que le respect des droits universels soit une condition à l’organisation de matchs lors de grands tournois», insiste Piara Powar sur ce point. La fédération hongroise et l’UEFA ne se sont pas encore exprimés sur les événements du 15 juin.

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