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Tensions entre Paris et Varsovie autour de la question des droits des LGBT

Lors de sa visite, le secrétaire d’Etat français, Clément Beaune, n’a pas pu se rendre dans l’une des « zones anti-LGBT » qui ont émergé en Pologne.

Par  (Varsovie, correspondance)

Publié le 12 mars 2021 à 10h05, modifié le 22 septembre 2021 à 21h00

Temps de Lecture 3 min.

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Clément Beaune, le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes lors d’une conférence de presse sur le Covid-19, à Paris le 3 septembre 2020.

Rarement une visite ministérielle dans un pays de l’Union européenne n’avait été autant remplie de symboles et de messages subliminaux incisifs, et marquée, au bout du compte, de tensions avec les autorités hôtes. La visite du secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune, les 8 et 9 mars en Pologne, avait pour objectif de continuer à renouer un dialogue devenu difficile entre les deux pays, depuis l’arrivée au pouvoir du parti national conservateur Droit et justice (PiS) en 2015. Mais l’objectif principal était de se concentrer sur des questions sensibles autour des droits fondamentaux et ceux de la société civile.

Atteinte aux principes de l’Etat de droit, aux droits des femmes, campagnes homophobes orchestrées par le gouvernement : la Pologne se retrouve depuis cinq ans régulièrement pointée du doigt en Europe. Au-delà des rencontres protocolaires avec ses homologues, M. Beaune a donc pris le soin de s’entretenir avec nombre d’acteurs de la société civile qui sont, à bien des égards, considérés par le gouvernement populiste comme des « ennemis publics », tels le médiateur et défenseur des droits civiques, Adam Bodnar, ou le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski. La visite du musée de Solidarnosc à Gdansk, en l’honneur de Lech Walesa, haï par le pouvoir, n’est également pas passée inaperçue.

Le prétexte de crise sanitaire

La date de la visite, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, n’a pas été non plus choisie au hasard. Depuis que le Tribunal constitutionnel polonais, étroitement contrôlé par la majorité, a décidé de rendre l’avortement quasi illégal dans le pays, les manifestations de femmes ont souvent pris une ampleur inédite. M. Beaune a ainsi visité le Centre des droits des femmes, rencontré plusieurs organisations militantes tout comme la principale chef de file du mouvement, Marta Lempart, dans le collimateur des autorités et menacée d’une peine de huit ans de prison pour « organisation de manifestations illégales ».

Bart Staszewski, un militant LGBT, brandit une pancarte pour protester contre les résolutions anti-LGBT, à Varsovie, en Pologne, le 24 janvier 2020.

Mais c’est la question des droits des LGBT qui s’est révélée être le point le plus sensible de la visite. M. Beaune, qui avait fait son propre coming out en décembre 2020, avait promis de se rendre en Pologne dans l’une des zones « libres de l’idéologie LGBT ». Il s’agit de déclarations votées par plusieurs dizaines de collectivités locales, sans valeur juridique, voulant « protéger les valeurs familiales contre la révolution des mœurs ».

Ces zones, qui ont fait scandale en Europe, représentent un quart de la superficie de la Pologne où vivent près de 12 millions de citoyens. Mais les autorités polonaises ont exercé une pression particulièrement vive pour s’opposer au déplacement du responsable français dans l’une d’entre elles, sous prétexte de sécurité sanitaire.

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