Un dixième anniversaire très politique pour Les Dégommeuses

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Cette semaine, Les Dégommeuses, une équipe de football féminine majoritairement composée de lesbiennes et de femmes trans qui lutte contre les discriminations dans le sport et par le sport, fête ses dix ans. L’occasion pour l’association de rappeler que le sport est politique.

Action des dégommeuses du lundi 20 juin - crédit : les dégommeuses
Action des Dégommeuses, le 20 juin 2022, à Paris - Les Dégommeuses

L’action, toujours ! Lundi 20 juin, Les Dégommeuses ont donné le ton de cette semaine anniversaire. Dans la matinée, des membres de l’association ont déployé une banderole « La FIFA tue », sur la façade de l’hôtel de la Marine à Paris lors d’une action éclair.

Dans un communiqué de presse, l’association dénonce la « responsabilité et l’inaction de la FIFA » face à ce qu’elle qualifie de « coupe du monde de la honte » et critique une institution « entachée d’une corruption endémique ».

Les Dégommeuses rappelle par ailleurs que 6500 travailleurs et travailleuses sont décédés sur les chantiers de la coupe du monde et que la législation qatarie, pays organisateur de l’évènement à l’automne 2022, est l’une des plus restrictives du monde concernant l’homosexualité.

Le lendemain, mardi 21 juin, Les Dégommeuses ont poursuivi leur semaine anniversaire en organisant une conférence, à laquelle Komitid a assisté, sur le sport inclusif avec l’EL*C (European Lesbian Conference) à la Mairie de Paris.

Après une intervention de la ministre des Sports chilienne, Ale Benado, qui a estimé que le sport « avait le pouvoir de transcender les barrières entre les sexes », deux tables rondes étaient programmées.

La première, intitulée « sport et affirmation féministes : réussites et résistances”, réunissait Yuri Casalino pour l’EL*C, Marie Patouillet, cycliste de haut niveau, Les Hijabeuses, une association qui se mobiliser pour que les femmes puissent faire du sport en portant le voile et Shabnam Salashoor, footballeuse et journaliste afghane.

Première table ronde - « sport et affirmation féministe : réussites et résistances "

Première table ronde – « Sport et affirmation féministe : réussites et résistances »

Il a notamment été question du sexisme dans le sport ainsi que de la manière dont le sport est un terrain de luttes.

« Si tu ne voulais pas de sexisme, fallait faire un sport de fille » 

En montant la première équipe de football de la région d’Hérat en Afghanistan, Shabnam Salashoor estime avoir participé à l’émancipation de jeunes Afghanes et à l’évolution du regard des hommes sur les femmes sportives. « En quelques années, le regard des gens a changé », explique-t-elle.

La seconde table ronde, intitulée « Migrations et solidarité internationale : le sport, terre d’accueil ? », réunissait des membres d’Acceptess-T, des Dégommeuses ainsi que Candice Prévost, une des deux fondatrices de « Little Miss Soccer ».

« Le sport m’a sauvé », témoigne une sportive des Dégommeuses qui a fui son pays et a traversé plusieurs pays avant d’arriver en France. De son côté, Korina Gallo, militante d’Acceptess-T, considère que « le sport c’est la porte de l’inclusion ».

S’en est suivi un discours de Krystyna Senchenko, représentante d’Insight, une association ukrainnienne LGBTI+ qui avait reçu le Prix international de la ville de Paris pour les droits des personnes LGBTI+. Elle a notamment insisté sur la nécessité de l’action de son association auprès des femmes et des personnes LGBTI+.

L’après-midi s’est terminée sur un stand-up de Tanee, humoriste lesbienne.