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Ukraine : un commandant tchétchène parle de "guerre sainte" contre les "valeurs sataniques LGBT"
Interrogé sur la première chaîne russe, le commandant estime que l'intervention russe est une "guerre sainte contre l'Occident et les LGBTQ".
Capture d'écran/Twitter

Ukraine : un commandant tchétchène parle de "guerre sainte" contre les "valeurs sataniques LGBT"

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Lors d’un entretien diffusé sur la chaîne de télévision d’État russe Rossiya 1, ce dimanche 17 juillet, le commandant tchétchène de la division « Akhmat » a salué l’invasion russe de l'Ukraine. Pour Apti Alaudinov, il ne s'agit rien de moins que d'une « guerre sainte » contre les Ukrainiens et Occidentaux qualifiés de « diaboliques ».

Surprenant ? Apti Alaudinov, le commandant de la division tchétchène « Akhmat » qui combat pour la Russie, a salué l'invasion de l'Ukraine par le président russe Vladimir Poutine. Ce dimanche 17 juillet, dans un entretien diffusé en direct sur la première chaîne de télévision russe, Rossiya 1, il l'a qualifié de « guerre sainte » contre les valeurs « sataniques de l'Europe et des États-Unis ainsi que la communauté LGBT ».

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Le commandant de la république de Tchétchénie a également félicité le chef du Kremlin pour s'être opposé aux valeurs européennes « de l’Antéchrist » et à l'Otan. « Je suis fier qu’il [Vladimir Poutine] continue d’adhérer aux valeurs du Christ » a-t-il assuré devant la présentatrice Olga Skabeïeva, connue elle-même pour avoir affiché ouvertement son soutien à la politique étrangère du président russe. Le militaire entame alors une longue justification de la guerre, et qualifie les Ukrainiens et les Occidentaux d'êtres « diaboliques », quine respectent pas les principes de Dieu.

« L’homme est né pour se marier à une femme »

À titre d’exemple, il cite la question des droits de la communauté LGBT, dont le président russe aurait empêché la progression dans leur pays, ce qu’il salue. Pour lui, la guerre en Ukraine est aussi dirigée contre cette « communauté marginalisée ». « Nous ne vivons pas sous les drapeaux des LGBT et ce sera le cas tant que Poutine est en vie. En Ukraine, on se bat contre ces forces qui nous imposent des comportements malveillants, non-naturels et contraires ce que Dieu nous dicte » affirme Apti Alaudinov. « L’homme est né pour se marier avec une femme afin qu’ils élèvent des enfants » poursuit-il.

La démocratie américaine représente par ailleurs « le principal ennemi de l'humanité » explique encore le commandant tchétchène. Et de poursuivre : « Je suis heureux que notre chef [le président tchétchène Ramzan] Kadyrov partage cette vision des choses ». Depuis le début de la guerre, plusieurs centaines de soldats ont été envoyés au front par le président tchétchène, fidèle allié de Vladimir Poutine.

Il y a quelques jours, alors que la Russie manque cruellement de soldats, quatre bataillons de volontaires tchétchènes ont été envoyés en Ukraine, relatait à Marianne le chercheur Dimitri Minic. À majorité musulmane, cette République constitutive de la fédération de Russie est notamment réputée pour ses politiques homophobes et sa campagne de persécution menée contre les homosexuels depuis 2017.

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Si l'homosexualité est décriminalisée en Russie depuis 1993, le mariage pour tous n’y est toujours pas autorisé. En 2013, la Douma, le Parlement russe, votait même une loi « anti-propagande homosexuelle » visant à protéger les mineurs « contre les informations nuisibles à leur santé et à leur développement ». Ce texte interdit la « promotion de relation sexuelle non traditionnelle auprès des mineurs ».

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne