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Hind Al-Eryani, porte-voix de la communauté LGBTQ+ au Yémen

La journaliste et militante de 42 ans a aidé plusieurs membres les plus vulnérables de cette communauté à quitter le Yémen pour trouver refuge à l’étranger.

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Publié le 14 juin 2021 à 18h22, modifié le 21 juin 2021 à 10h53

Temps de Lecture 6 min.

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Hind Al-Eryani, à Paris, le 14 juin 2021.

Plus jeune, Hind Al-Eryani était de celles qui cherchaient sans cesse l’approbation des autres. Pendant des années, elle a marché la tête baissée, cachant sa féminité et se comportant comme on l’attend d’une femme dans une société patriarcale comme le Yémen. Aujourd’hui, cette journaliste et militante de 42 ans est l’un des principaux porte-voix des LGBTQ+ de son pays. Ses textes contribuent à la prise de conscience sur cette communauté. Avec son aide, plusieurs de ses membres les plus vulnérables ont pu quitter le Yémen pour trouver refuge à l’étranger.

« Beaucoup de gens de la communauté LGBTQ+ me contactent et me font part de leurs problèmes, expose cette femme aux longs cheveux châtains lâchés, rencontrée en marge du festival Arabofolies organisé à l’Institut du monde arabe à Paris, dimanche 13 juin. Avec l’aide des organisations internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch, nous avons déjà réussi à faire sortir trois personnes transgenres et un homosexuel du Yémen. Elles sont aujourd’hui à Paris et en Suède, et lui, en Arabie saoudite, en attendant le visa d’un autre pays. »

« Un mariage malheureux »

Avant de devenir une voix qui porte, Hind Al-Eryani a connu un destin à peu près identique à celui des autres femmes de son pays. Elle s’est mariée à l’âge de 20 ans à un homme qu’elle n’avait vu que deux fois. « Je voulais me marier rapidement pour pouvoir avoir des rapports sexuels, glisse-t-elle en éclatant de rire. Mais ce mariage malheureux m’a fait comprendre beaucoup de choses. »

Issue d’une famille plutôt progressiste, la jeune femme voulait étudier, travailler et conduire. Son mari n’était pas d’accord. Dans ce mariage sans amour, avec un époux qui l’humilie parce qu’il la juge « trop conne » et parce qu’elle a une déformation congénitale un − pied bot −, elle sombre peu à peu dans la dépression et tente de trouver la paix dans la religion. En vain. « Une fois, j’ai entendu une chanson qui parlait d’amour. Ça a été un choc. Je me suis dit que je ne pourrais jamais connaître ça. »

Elle décide donc de quitter le foyer conjugal avec sa petite fille. Dans une lettre, elle renonce à tous ses droits et obtient en échange le divorce en 2005. Son père est envoyé en mission au Liban pour quelques années. Elle suit sa famille et découvre à Beyrouth une vie étrangère et excitante.

Hind Al-Eryani, à Paris, le 14 juin 2021.

« Là-bas, j’ai découvert la cohabitation entre les différentes religions et j’ai été choquée de voir que les femmes y étaient traitées avec respect, se souvient Hind Al-Eryani. Les gens échangeaient de manière tout à fait normale, alors qu’au Yémen, après le repas familial hebdomadaire, les femmes débarrassent la table pendant que les hommes vont dans une autre pièce parler d’histoire et de politique. Moi, j’ai toujours voulu aller avec eux. »

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