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Village People, un boys band disco cultissime « inventé » par deux producteurs français

En 1978, Henri Belolo et Jacques Morali vont « inventer » Village People. Un groupe, jouant avec les stéréotypes du mâle américain, qui connaîtra un succès planétaire et fera émerger la culture gay.

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Publié le 07 août 2020 à 01h23, modifié le 09 août 2020 à 16h10

Temps de Lecture 15 min.

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La première formation des Village People (de gauche à droite) : Randy Jones, David Hodo, Felipe Rose, Glenn Hughes, Alex Briley et Victor Willis.

En 1977, deux producteurs de musique, Henri Belolo et Jacques Morali, se promènent paisiblement sur Christopher Street, à New York, dans Greenwich Village, dit le Village, le quartier gay de New York situé dans le bas de Manhattan. La balade est d’autant plus agréable que le duo, installé depuis 1975 aux Etats-Unis, a le sentiment de se trouver au firmament, conscient que la vague du disco, dont ils font partie des plus illustres représentants, leur a ouvert des portes qui seraient autrement restées closes. Leur groupe phare, la Ritchie Family, un trio de chanteuses noires, a permis aux deux Français de s’implanter sur le marché américain.

La première chanson du groupe, Brazil, une version dance du fameux tube brésilien, est arrivée en tête des meilleures ventes aux Etats-Unis en 1975. Une performance réitérée l’année suivante avec The Best Disco in Town. Le groupe The Ritchie Family, comme bien des artistes promus par le duo, doit tout au talent de leurs deux pygmalions qui en sont autant les inventeurs que les promoteurs, sentant l’air du temps comme personne d’autre, avec un sens supérieur du marketing.

Comme l’explique alors crûment Jacques Morali au journaliste Didier Lestrade pour Rock & Folk en 1991, « Ritchie Family, c’était trois boudins qu’il fallait arranger. Elles étaient grosses, il leur fallait des costumes somptueux pour les pochettes. Parfois, ce n’était même pas elles qui chantaient sur les disques et elles ne le savaient même pas. »

Henri Belolo, à gauche, et Jacques Morali, à droite, posent à New York, en 1975, avec les chanteuses américaines de The Ritchie Family.

Or là, en marchant dans les rues du Village, une question préoccupe les deux Français : que peuvent-ils fabriquer de nouveau ? Après une décennie déjà fructueuse, qui l’avait amené à produire les albums de Georges Moustaki ou de Jeanne Moreau, et à faire signer pour la France les premiers morceaux dance de Carl Douglas et de KC and the Sunshine Band, Henri Belolo, alors âgé de 39 ans, a un rêve, poursuivre sa carrière aux Etats-Unis.

Cet ancien représentant des disques Polydor au Maroc a été exposé très tôt dans son pays natal à la musique américaine, à la suite du débarquement allié en novembre 1942. Lors de ses multiples voyages outre-Atlantique, au début des années 1970, il a remarqué ces boîtes de nuit surpeuplées, mais diffusant une musique inadaptée, incapable de soutenir l’enthousiasme des habitués. Il a en tête quelque chose qui « amènerait les gens à hurler sur la piste de danse », explique-t-il en 2005, dans une interview publiée sur le site Djhistory.com.

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